Belles Lettres
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Parmi les très nombreuses publications concernant la mythologie, ce livre est
pourtant le seul à raconter l'ensemble des mythes grecs de la naissance du monde aux
retours des héros. Pourquoi ? parce qu'une telle entreprise demande à la fois une
érudition phénoménale et un talent de conteur hors du commun. Disciple et ami de
Dumézil, Moreau, Vernant et Vidal-Naquet, Pierre Sauzeau a grandi avec la mythologie,
l'a étudiée toute sa vie et l'a transmise comme « professeur-conteur » auprès de ses
élèves, auprès de ses enfants puis de ses petits-enfants. Narrateur complice et
bienveillant, il prend le lecteur par la main pour le guider dans le labyrinthe fantastique
des mythes grecs dont il éclaire toutes les merveilles, s'autorisant avec tact quelques
notes d'humour ou d'émotion qui font tout l'attrait de ce récit qui, quoique traitant de
dieux et d'immortels, s'avère vivant et plein d'humanité.
Alliant le sérieux scientifique à l'agrément de la lecture, cet ouvrage raconte non
seulement les mythes les plus célèbres, mais aussi quantité de petits mythes connus des
seuls spécialistes qui feront la joie des amateurs de mythologie et qui ne sont pas dans les
ouvrages ni même dans les dictionnaires grand public consacrés à la mythologie. Il
propose en outre quantité d'étymologies (le dictionnaire de Grimal n'en dit rien par
exemple et celui de Graves contient plusieurs erreurs) et se veut aussi en phase avec les
préoccupations de notre époque en mettant par exemple en lumière le sort des filles
enleve´es, viole´es, abandonne´es par les dieux et les plus grands he´ros, un sort qui
indignait de´ja` Euripide ; ou bien les aventures « transgenres » de Tire´sias ou
d'Hermaphrodite. Soucieux de préserver les liens entre re´alite´s (naturelles,
ge´ographiques etc.) et imaginaire mythique, le livre propose plusieurs cartes et un index
des toponymes.
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Le Yi Jing est l'une des sources fondamentales de la culture chinoise. Il en a accompagné les soubresauts depuis ses origines jusqu'à devenir au XXème siècle un ouvrage de portée universelle. De ses premiers rudiments de l'âge du bronze à son intégration en tant que Classique au corpus littéraire chinois, le Yi Jing a condensé les aspects principaux de cette pensée pour devenir la véritable grammaire du Yin-Yang, le langage commun à toutes les disciplines auxquelles s'intéresse aujourd'hui l'Occident (médecine traditionnelle, arts martiaux, tai-chi chuan & qi gong, feng-shui, calligraphie, etc.).
Pour les personnes intéressées par les cultures orientales cependant, le Yi Jing demeure souvent une énigme. La traduction qui a fait référence pendant des années, celle de Richard Wilhelm (1924) est aujourd'hui dépassée. Après l'éphémère mode des années 60 à laquelle elle a donné lieu, et malgré les tentatives de restitution qui ont suivi, il restait d'actualité d'en donner une version claire, qui ne soit pas réservée aux seuls spécialistes, sans pour autant tomber dans les facilités de vulgarisations qui en abîment le texte et en édulcorent l'esprit.
Cet ouvrage propose une nouvelle traduction de l'original chinois, accompagnée de commentaires actuels, propres à faciliter l'entrée dans le monde des Mutations. Le corps principal du livre est la traduction commentée des 450 paragraphes du texte original (les 64 hexagrammes) et de textes rattachés lors de sa canonisation sous les Han (Grandes et Petites Images, Dixième Aile). Il comprend également :
· des tableaux explicatifs placés à la fin de chacun des 64 chapitres (le déroulement en six temps de l'hexagramme, ses différents sens, les défis qu'il invite à relever), ainsi que des éclairages comparatifs avec d'autres figures · l'explication des deux méthodes permettant d'effectuer des tirages · une étude des 64 figures regroupées par familles nucléaires · un historique intitulé Les quatre temps du Yi Jing · la traduction de plusieurs des commentaires officiels rattachés au livre, les Dix Ailes.
Cet ouvrage se situe dans le prolongement de ce que l'on peut désormais appeler une tradition occidentale du Yi Jing, laquelle a commencé au XXème siècle sous l'impulsion de C.G. Jung. Il invite le lecteur à se positionner de manière juste en toute circonstance, ce qui a toujours été et reste l'objet de cet instrument, qui tient autant de la boussole que du livre. Le lecteur pourra se rendre compte par lui-même que les descriptions fournies par le Yi Jing se révèlent toujours d'une étonnante pertinence. Ni retour à l'obscurantisme, ni démission de la raison, le Classique des Mutations est au contraire un moyen pour comprendre les dispositifs du présent et discerner, dans chaque situation particulière les germes du devenir.
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La science a beaucoup à dire sur qui fut Jésus de Nazareth. Dûment critiqués, les Évangiles rapportent sa vie et les découvertes d'une recherche archéologique hyperactive approfondissent chaque jour notre connaissance de la riche culture où il a déployé son action. C'est un paradoxe que la personnalité d'un homme du peuple ait à ce point capté l'attention de ses biographes et ouvert la voie à une passionnante recherche sur son identité, aux relents épiques d'une « quête du Graal » marquée par plus de deux siècles d'avancées et de retraites. Peut-être le temps d'une phase constructive est-il arrivé.
En science, il n'existe pas de question taboue. Il est possible d'évaluer la prétention des évangélistes à se poser en historiens. Grecs et juifs pensaient selon un monothéisme à la fois inclusif et varié. Même la conscience de Jésus n'est pas un objet qui échappe à l'enquête : elle s'est structurée autour des Écritures. Elle est d'abord littéraire, voire linguistique. Essayer de comprendre qui est Jésus, et ce qu'on dit de lui, à partir des traces qu'il laisse dans son énonciation. Beau programme, raisonnablement optimiste. -
De sa naissance aux Ides de Mars 44, la vie de César tient du roman. Elle est à tout coup l'une des plus belles pages de l'Antiquité. Elle devient sous la plume de Suétone un récit enlevé, passionnant, riche en anecdotes et parfois en critiques.
« Charmant, jeune, traînant tous les coeurs après soi », le vers de Racine s'applique parfaitement à l'image que nous avons d'Auguste. Le portrait qu'en donne Suétone est plus sombre: derrière le jeune homme se profile, le tyran ou l'empereur, selon les points de vue : fin lettré, Octave, plus tard Auguste, était un piètre soldat, et son génie militaire et politique n'obère ni la lâcheté, ni la cruauté qu'ose prêter Suétone au grand homme.
Malgré un penchant prononcé pour la petite histoire, le texte de Suétone est un chef-d'oeuvre de vivacité et de véracité.
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Enseignements de la forêt, enseignements pour les chantres : la brhadaranyaka et la chandogya-upanis
Patrick Olivelle
- Belles Lettres
- Serie Indienne
- 30 Mars 2022
- 9782251453002
Les deux upanishad (litt. : enseignements, doctrine) présentées dans ce volume sont les plus anciennes et les plus importantes parmi la centaine de textes que compte ce corpus. Elles transmettent à la fois des données essentielles sur le rituel védique, ses formules, ses gestes et son sens, mais elles constituent aussi une source d'information de premier ordre sur les cosmologies des anciens Indiens. Témoins du passage d'une société ancienne très ritualisée à un monde qui se dote d'institutions et de nouvelles conceptions religieuses, elles sont une source d'information précieuse sur l'histoire religieuse, sociale et intellectuelle de l'Inde ancienne.
L'introduction de Patrick Olivelle permet de comprendre ce que sont les upanishad, quand, où et par qui elles ont été composées et d'appréhender leur place dans le corpus védique.
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éloge du polythéisme ; ce que peuvent nous apprendre les religions antiques
Maurizio Bettini
- Belles Lettres
- 12 Septembre 2016
- 9782251445953
Deux mille ans de monothéisme nous ont habitués à croire que Dieu ne pouvait être qu'unique, exclusif, vrai. En revanche, les polythéismes antiques envisageaient la possibilité de faire correspondre entre eux dieux et déesses provenant de différentes cultures (l'Artémis grecque et la Diane romaine, l'Égyptienne Isis et la Grecque Déméter), ou même d'accueillir des divinités étrangères dans leur propre panthéon. Cette disposition à l'ouverture a fait que le monde antique, même s'il a connu les conflits, voire les carnages, est resté étranger à la violence de nature religieuse qui a, au contraire, ensanglanté les cultures monothéistes et continue de le faire. Serait-il possible aujourd'hui de puiser aux ressources du polythéisme pour rendre plus faciles et sereines les relations entre les différentes religions? Si l'on part du principe que les dieux sont nombreux, il n'est plus nécessaire d'affirmer que ceux des autres sont de faux dieux ou des démons... On peut dès lors se demander si l'adoption de certains cadres mentaux propres au polythéisme ne contribuerait pas à réduire, au sein de nos sociétés, le taux de conflictualité entre les diverses religions monothéistes et entre leurs subdivisions internes.
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Le messianisme juif ; essai sur la spiritualité du judaïsme
Gershom gerhard Scholem
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 9 Février 2016
- 9782251200576
Élément décisif de la compréhension juive de l'Histoire, l'attente messianique a connu au cours des temps les expressions les plus diverses. Gershom Scholem étudie dans cet ensemble d'essais les mutations profondes qu'elle a subies, l'apparition des nombreuses utopies qu'elle a suscitées, et s'interroge sur le sens de cette idée dans l'oeuvre des maîtres du judaïsme contemporain, comme Buber ou Rosenzweig. À travers ce thème privilégié, il propose une formidable ouverture à la grande tradition culturelle juive.
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La Table d'Émeraude et sa tradition alchimique
Hermès Trismégiste
- Belles Lettres
- Aux Sources De La Tradition
- 10 Janvier 1994
- 9782251470054
Hermès Trismégiste, d'après la tradition, avant de quitter notre monde, a laissé aux hommes une sorte de concentré de ses doctrines et enseignements de sagesse : la Table d'Émeraude. C'est ce texte infiniment célèbre chez les hermétistes, mais bien peu lu, parce que l'on n'en trouvait aucune édition, que nous entreprenons de donner aujourd'hui.
On trouvera ici plusieurs versions anciennes du texte, y compris ce qui est le texte le plus ancien accessible actuellement : une version arabe du VIe siècle. Nous lui avons joint divers essais de traductions françaises des XVe-XVIe siècles et plusieurs commentaires d'auteurs aussi prestigieux que Roger Bacon ou Michel Maier, qui témoignent de la fascination que ce texte n'a pas cessé d'exercer depuis qu'il est connu.
Plusieurs illustrations montrent également que la Table d'Émeraude a été une source d'inspiration pour l'iconographie alchimique.
Une grande partie des traductions ici présentées est inédite. -
Les gnostiques ; mythe, rituel et diversité au temps du christianisme primitif
David Brakke
- Belles Lettres
- 11 Septembre 2019
- 9782251449739
Qui étaient les gnostiques ? Et comment le mouvement gnostique a-t-il influencé le développement du christianisme dans l'Antiquité ? L'Église at- elle rejeté le gnosticisme ? La somme de David Brakke présente une définition inégalée en France sur les gnostiques.
Ce livre offre une incursion éclairante dans les débats les plus récents à propos du « gnosticisme » et de la diversité du premier christianisme. En reconnaissant que la catégorie « gnostique » est imparfaite et doit être reconsidérée, David Brakke plaide pour un rassemblement plus prudent des preuves sur le premier christianisme, connu comme école de pensée gnostique. Il met ainsi en évidence la manière dont le mythe et les rituels gnostiques se sont adressés à des questionnements humains élémentaires (notamment à propos de l'aliénation et du sens), répandant le message d'un Christ sauveur et permettant aux hommes de regagner leur connaissance de Dieu en tant que source ultime de l'être. Plutôt que de dépeindre les gnostiques comme des hérétiques ou comme les grands perdants de la lutte pour la définition du Christianisme, David Brakke soutient la thèse d'une réelle participation des gnostiques dans la réinvention en cours de la religion monothéiste. Si les autres chrétiens ont pu rejeter les idées gnostiques, ils les ont aussi et surtout adaptés et transformés.
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« Si nous voulons apprendre de première main qui était Moïse et quelle a été sa vie, il nous faut recourir à la lecture du récit biblique. Les autres sources n'entrent pas sérieusement en ligne de compte. Nous ne disposons pas ici du moyen le plus important en d'autres circonstances pour obtenir la vérité historique :
La possibilité de comparer les récits. Ce qui est préservé de la tradition d'Israël concernant les débuts de son histoire est contenu dans ce livre unique ; des peuples avec lesquels Israël est entré en contact au cours de l'exode d'Égypte en Canaan que ce livre relate, aucun fragment d'une chronique remontant à cette époque n'a été conservé, et dans la littérature ancienne de l'Égypte on ne peut trouver aucune allusion à ces événements. Mais le récit biblique lui-même diffère essentiellement dans son caractère de tout ce que nous sommes portés à considérer comme une source historique utilisable ; les événements qu'il rapporte ne peuvent pas s'être passés, tels qu'ils sont rapportés, dans le monde humain avec lequel l'histoire nous a familiarisés. La catégorie littéraire dans laquelle notre pensée historique doit les ranger, c'est la légende, et quand on parle de celle-ci, on admet généralement qu'elle est incapable d'engendrer en nous la représentation d'une succession de faits. » Martin Buber
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Mythologie et religion des Slaves païens
Patrice Lajoye
- Belles Lettres
- Verite Des Mythes
- 3 Juin 2022
- 9782251453125
APPARUS dans l'Histoire au tout début de notre ère, originaires d'une petite région localisée dans le cours supérieur du Dniepr, sur les actuelles Ukraine et Biélorussie, les Slaves, par le biais d'une expansion qui fut particulièrement rapide, ont occupé avant le Xe siècle une très large partie de l'Europe. À l'Ouest, ils se sont installés sur des terres laissées quasi-vides par les Germains. Au Sud, dans le sillage des Goths puis des Bulgares, ils se sont implantés dans l'Empire romain, jusqu'à coloniser une large part des campagnes de la Grèce. À l'Est, ils ont petit à petit repoussé des populations baltiques et finno-ougriennes
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La respiration embryonnaire et les méthodes du souffle : Sept écrits taoïstes des Tang (618-907)
Catherine Despeux
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 15 Novembre 2024
- 9782251455983
Sont traduits ici les écrits sur les « méthodes du souffle » (qifa ??), datant pour la plupart des Tang (618-907), qui ont été intégrés au Canon taoïste des Ming. Ils exposent des procédés pour nourrir la vie, très en vogue à l'époque des Tang et aux époques postérieures. Ces méthodes consistent principalement en mouvements gymniques (daoyin ??), automassages, diètes telles que l'abstinence de grains (bigu ??), diverses façons de respirer (tuna ??), d'ingérer le souffle (fuqi ??), de faire circuler le souffle interne avec visualisations de ses trajets ou de sa diffusion dans diverses régions du corps (xingqi ??), emploi du souffle (yongqi ??) pour se soigner ou pour soigner autrui.
Les techniques qui y sont mentionnées prennent racine dès la fin des Royaumes combattants, vers le ive siècle avant notre ère, pour atteindre leur apogée sous les Tang, non sans avoir reçu l'influence de techniques bouddhiques de respiration (anapana), de visualisations du corps et de concentration (dhyana), dès les Six Dynasties (IIIe-VIe siècle). Après les Tang, non seulement elles feront partie, dans le contexte taoïste, de pratiques individuelles d'alchimie interne et de certains rituels, mais aussi elles se diffuseront encore plus qu'auparavant dans les milieux lettrés et médicaux.
Sous les Song, les Ming et les Qing, ces méthodes du souffle prendront place dans des ouvrages médicaux et dans des compilations de lettrés, dans le but de « nourrir la vie », de se maintenir en bonne santé, voire de soigner certains symptômes. De nos jours, elles ont été pour la plupart simplifiées et sont devenues l'une des bases de ce que l'on appelle le qigong ??. -
Introduction à l'avesta : le récitatif liturgique sacré des zoroastriens
Jean Kellens, Céline Redard
- Belles Lettres
- Docet Omnia
- 10 Septembre 2021
- 9782251452128
Les religions du monde contemporain se réfèrent presque toutes à un livre que leurs fidèles considèrent comme sacré. L'Avesta, qui servit dans les communautés zoroastriennes d'Iran, d'Inde et dans leur diaspora, semble appartenir à cet ensemble, en témoignant des origines de la religion pré-islamique des tribus iraniennes. Ses textes furent traduits en français par James Darmesteter à la fin du XIXe s. (1892- 1893) et, tout récemment, par Pierre Lecoq (2016).
Quelque chose toutefois exige une attention plus insistante. Presque toujours abordé comme l'expression théorique d'une doctrine religieuse ou le miroir d'une histoire et d'une géographie révolues, l'Avesta est aussi une machine littéraire dont il faut démonter les rouages. C'est-à-dire analyser avec précision le mode de transmission, les particularités de structure et les intentions liturgiques qui ont présidé aux assemblages textuels.
Telle est l'ambition de ce livre faisant état des évolutions de la recherche européennes sur ces questions, depuis ses origines au XVIIIe siècle jusqu'à ses dernières avancées au XXIe siècle, qui ont révolutionné les thèses couramment admises jusqu'alors.
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Le verset de la lumière commentaire
Mullâ Sadrâ
- Belles Lettres
- Classiques En Poche
- 22 Mai 2009
- 9782251800035
Mullâ Sadrâ Shirazi (c. 1571-1636) a enseigné dans l'Iran safavide du XVIIe siècle. Fondateur de l'école de Shiraz, il est sans conteste le plus grand penseur de la tradition shiite.
Son oeuvre, colossale, offre une synthèse de toutes les sources et traditions grecques, iraniennes et islamiques. Partant de la tradition aristotélicienne, nourri des falasifa Farabi (872-950) et Avicenne (980-1037), il intègre à sa réflexion la mystique orientale de Sohrawardi (1155-1191) et celle d'Ibn Arabi (1165-1191). Le Commentaire du Verset de la Lumière se penche sur un passage essentiel du Coran (24 : 35) tout en débordant largement la glose religieuse. Richement annotée, l'édition de Christian Jambet est une somme pour quiconque souhaite être initié à la pensée de Mullâ Sadrâ ou l'approfondir.
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Vent glacial sur Sarajevo
Guillaume Ancel
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 8 Mai 2017
- 9782251446769
Carnet de guerre d'un officier en première ligne lors du siège le plus long qu'ait connu une capitale à l'époque contemporaine, Vent glacial sur Sarajevo est un témoignage sans concession sur l'ambiguïté de la politique française durant le conflit en ex-Yougoslavie.
Cette « capitale assiégée que nous n'avons pas su protéger », Guillaume Ancel la rejoint en janvier 1995 avec un bataillon de la Légion étrangère. Sarajevo est encerclée depuis déjà trois ans et sa population soumise aux tirs quotidiens des batteries d'artillerie serbes. L'équipe du capitaine Ancel a pour mission de guider les frappes des avions de l'OTAN contre elles. Des assauts sans cesse reportés, les soldats français recevant à la dernière minute les contre-ordres nécessaires pour que les Serbes ne soient jamais inquiétés. Sur le terrain, les casques bleus français comprennent qu'on ne leur a pas tout dit de leur mission et se retrouvent pris au piège.
« Six mois d'humiliation » résume Guillaume Ancel qui dresse un constat sévère des choix faits par le gouvernement d'alors. En témoignant de l'opération à laquelle il a participé, il raconte ces hommes, ces situations, cette confusion et le désarroi qui, jour après jour, ronge ces soldats impuissants.
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Dialogues de Meou-Tseu pour dissiper la confusion
Maitre Meou
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 20 Octobre 2017
- 9782251447551
Les Dialogues de Meou-Tseu pour dissiper la confusion auraient été composés par un lettré obscur, maître Meou, vivant dans la partie méridionale de l'empire des Han finissant. Versé à l'origine dans les Classiques et le Laozi, ce maître fait figure de premier lettré converti, et tente, à l'aide d'une rhétorique puisée dans la tradition classique chinoise, de préparer la voie pour l'enseignement, étrange et étranger, du Bouddha.
Ses dialogues formeront plus tard un modèle pour les nombreuses controverses qui contribuèrent à définir les « trois enseignements », confucianisme, bouddhisme et taoïsme. Au lecteur contemporain, ils permettent de ressentir et de comprendre l'étonnement, l'intérêt, la confusion ou encore l'hostilité qui pouvaient exister au moment de cette incomparable rencontre entre Chine des Han et bouddhisme indien.
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Écrits alchimiques
Nicolas Flamel
- Belles Lettres
- Aux Sources De La Tradition
- 9 Mars 1993
- 9782251470009
Sans doute le plus célèbre des alchimistes français, nicolas flamel (mort en 1418) doit sa gloire et sa prodigieuse fortune, aux origines inexplicables, sinon par la magie.
C'est en effet en découvrant et en décryptant un livre fabuleux, le livre d'abraham le juif, que flamel aurait appris le secret de la pierre philosophale. désireux de transmettre un si précieux secret, il aurait ensuite composé différents ouvrages, qui comptent parmi les textes fondateurs de l'alchimie. le sommaire philosophique présente les grandes théories de l'alchimie médiévale, suivies, comme il se doit, de l'indispensable partie pratique.
Le livre des figures hiéroglyphes expose l'enseignement secret des figures placées par flamel sur les arches que, grâce à sa fortune, il fit jadis construire à paris, au cimetière des innocents. cette édition directement fondée sur les textes originaux offre, pour 1a première fois, la totalité de l'oeuvre alchimique de nicolas flamel, débarrassée des textes mineurs qui lui furent souvent inutilement adjoints, et qui ne sont que des traductions postérieures de traités d'auteurs plus anciens, composés en latin.
Une postface résume les derniers acquis de la recherche sur flamel. avec seize planches de figures alchimiques.
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écrits de maître Guan ; quatre traités de l'art de l'esprit
Collectif
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 15 Novembre 2011
- 9782251100074
Les quatre traités de "l'Art de l'esprit" sont avec le Laozi et le Zhuangzi les textes fondateurs du taoïsme.
Ecrits au cours de la période effervescente des Royaumes Combattants, entre le IVe et la fin du IIe siècle avant notre ère, ils mêlent sous forme de strophes versifiées et de prose libre des considérations, conseils et célébrations sur le Tao, la Puissance, l'Essence et le Souffle, ou encore la formation de l'univers et de l'être humain. Ces quatre essais formulent un mode de vie inédit, tourné vers la captation et la concentration des ressources intérieures pour développer un état d'omnipotence permettant au sage, ou au souverain, de régner sur le monde entier sous le Ciel.
Ce régime implique un art de se nourrir, de s'exprimer ou de combattre précisé dans des termes qui marqueront toute l'histoire des pratiques de soi en Chine. Cet ensemble d'exercices spirituels, respiratoires et gymniques devait permettre de convertir la force physique en énergie spirituelle. La lecture et la méditation de ces traités mêmes de "1'Art de l'esprit" devait à l'époque faire partie intégrante de ces exercices destinés à parfaire le soi et pleinement déployer sa nature.
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Cet ouvrage explique pourquoi l'on a tort, en général, de croire savoir de quoi il retourne dans le judaïsme et l'expérience juive. Il décrit ceux-ci à partir de l'élément central, la loi juive, précisant comment celle-ci détermine une expérience collective caractérisée par son observance et son étude.
Sur la base d'une telle clarification, l'ouvrage délivre un aperçu sur la place et l'importance dans notre histoire de l'Extermination nazie ; il tente aussi d'éclairer la nature et la fonction de l'Etat d'Israël.
Jean-Michel Salanskis donne une idée de ce que l'attitude juive privilégie : la mémoire, le concret, l'humain.
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La guerre et après...
Pauline Maucort
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 8 Février 2017
- 9782251446370
Le 18 août 2008, dix soldats trouvent la mort dans l'embuscade d'Uzbin en Afghanistan et les Français prennent conscience qu'ils sont en guerre. 90 morts, 700 blessés, 70 000 hommes engagés depuis 2001. Le terrain afghan ravive les mauvais souvenirs de la guerre d'Algérie : les insurgés se cachent parmi la population. Un homme qui vous salue un soir peut vous tirer dessus le lendemain. La menace est permanente : embuscades répétées, mines artisanales, tirs de roquettes jusque dans les bases militaires de la coalition.
Cette année-là, Pauline Maucort commence à recueillir les histoires de militaires qui rentrent d'Afghanistan. Elle rencontre des jeunes hommes qui roulent dans de grosses cylindrées rutilantes payées avec leurs primes de risque, mais qui n'ont aucun projet d'avenir. Beaucoup disent s'être engagés spécialement pour "faire l'Afgha" , parce qu'ils imaginaient que ce serait comme "World of Warcraft" .
Ils reviennent déçus, amers, et ont le sentiment que personne ne veut entendre ce qu'ils ont vécu au nom de la France. Ils parlent de leur dégoût pour l'odeur de viande grillée, de leurs cauchemars, de leur addiction à l'alcool, puis disparaissent sans donner de nouvelles. Pauline Maucort insiste et veut savoir ce qui motive ces jeunes volontaires à s'engager alors que le service militaire obligatoire est supprimé depuis 1997.
Beaucoup parlent de cette intensité inouïe partagée entre camarades sur le front qui donne envie de repartir dès le retour en France, du dépassement de soi, de l'engagement pour la cause, du besoin d'amour, de la camaraderie, de la jalousie, des fous rires, des colères noires, de la fatigue extrême, des doutes et de l'espoir... Comme un miroir grossissant la guerre révèle le meilleur et le pire de l'âme humaine.
D'un côté, ce sentiment d'être pleinement vivant au combat, de l'autre, les syndromes de stress post-traumatiques et les suicides. Que se passe-t-il entre le front et le retour ? Puisque l'armée française se tait, Pauline Maucort donne la parole à ses soldats, malgré leurs réticences, leur peur de choquer, d'être jugés. Ces hommes ont vu la mort de trop près, effrayés même à l'idée d'en parler. Elle attend.
Elle revient. Elle écoute ces revenants buter sur les mots qu'elle recueille un à un. Ils donnent des détails, elle les assemble, cela donne une mosaïque.
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Textes d'auteurs grecs et romains relatifs au judaïsme
Théodore Reinach
- Belles Lettres
- 16 Novembre 2007
- 9782251780146
Théodore Reinach (1860-1928), homme de la Renaissance dans une époque où les nationalismes commencent à fermer les esprits a, comme ses frères, Joseph (1856-1921) et Salomon (1858-1932), cumulé tous les talents. Mathématicien, juriste, philologue, historien, professeur au Collège de France, homme politique, ce brillant fils de banquier juif francfortois - ayant choisi la France pour sa langue, sa culture et sa défense des Droits de l'homme -, était aussi un partisan convaincu de l'Assimilation.
Militant de la cause israélite, il demandait aux Juifs de renoncer à leur particularisme et d'embrasser pleinement la patrie de la Liberté, à son exemple, tout en revendiquant pour les siens l'ensemble des droits que la République accordait à ses citoyens, insistant sur l'apport de son peuple à la Civilisation.
C'est dans ce contexte fortement chargé - La France juive de Drumont est de 1886 - qu'il verse au dossier ces Textes d'auteurs grecs et romains relatifs au judaïsme, achèvement impressionnant pour un auteur d'à peine trente ans : sont rassemblées, traduites et annotées (presque) toutes les allusions des Anciens aux Juifs, à leurs moeurs et à leur religion.Le présent ouvrage reproduit l'édition de 1895 qui classe par ordre chronologique d'abord les auteurs grecs, puis les auteurs latins. Claude Aziza ajoute en ouverture un tableau général des relations entre les Juifs et le monde antique, des Macchabées (IIe siècle av. J.-C.) à la fin de l'Empire romain (Ve siècle), en clôture, 26 textes complémentaires tirés de 20 auteurs (dont certains non cités par Reinach) et une bibliographie à jour : le document le plus complet sur les rapports complexes - ignorance, incompréhension, curiosité, rejets haineux - que le monde antique a entretenu avec les Juifs. -
Les chrétiens et la culture ; conversion d'un concept, Ier - VIe siècle
Sébastien Morlet
- Belles Lettres
- Romans, Essais, Poesie, Documents
- 9 Février 2016
- 9782251445649
Le christianisme a-t-il été une menace pour la culture gréco-romaine ? Au-delà de ce questionnement, ce livre engage une réflexion sur le rapport du christianisme naissant avec l'idée même de culture, telle qu'elle existait avant le christianisme et telle qu'elle s'est modifiée par la suite. En passant en revue chacune des disciplines du septénaire constituant les arts libéraux, c'est-à-dire le socle culturel de tout lettré que les Grecs nomment egkuklios paidéia (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, musique, astronomie), ce livre montre que, si la culture grecque suscite des oppositions - elle apparaît souvent comme l'expression du polythéisme ou des prétentions des Grecs à atteindre le savoir sans Dieu -, elle peut aussi être défendue par les chrétiens en tant qu'elle forme l'esprit et le rend capable de comprendre les données de la foi. Les auteurs patristiques reprennent ainsi à leur compte une conception ancillaire de la culture qui avait déjà cours dans certains courants philosophiques grecs, mais qui suppose un tri : la culture peut servir d'introduction à la foi, à condition qu'on n'en prenne que ce qui est bon.
Mais au-delà de cette réflexion qui vise à déterminer ce qui, de la culture, doit être sauvé ou rejeté, les auteurs chrétiens tendent à présenter la doctrine chrétienne comme une culture à part entière, et dissocient pour la première fois dans l'histoire la notion de culture de celle d'hellénisme. Paradoxalement peut-être, ils donnent ainsi corps à une idée de culture globale dont christianisme et hellénisme n'apparaissent en définitive que comme deux composantes possibles. La réflexion des auteurs chrétiens aboutit donc à la fois à une relativisation du concept de culture - passage de la culture, forcément grecque, aux cultures, la grecque et les barbares - et à son extension - passage de telle ou telle culture à la culture en général : devient « culture » tout ce qui contribue à nourrir l'esprit, qu'il soit grec ou non. Le christianisme, à l'issue de cette étude, n'apparaît plus tant comme un obstacle à la transmission de l'idéal grec et romain de culture que comme un vecteur essentiel dans la façon dont la notion de culture s'est frayée un chemin jusque dans la Modernité.
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Entrer dans l'intimité d'un magicien, avoir accès à son trésor le plus précieux, le carnet où il a noté les recettes éprouvées au cours d'une vie d'expériences: voilà tout ce qu'offre ce manuel de magie égyptienne. Page après page défilent rituels d'envoûtement, charmes d'amour, évocation, interrogation des morts, etc. On donne ici une traduction, sobrement annotée, d'un précieux papyrus du ive siècle conservé à la Bibliothèque Nationale depuis le siècle dernier. Première traduction française intégrale.