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Ad Solem
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Les paroles du Christ se déploient avec ceux qui les lisent - qui les lisent à la clarté de leurs cinq sens. Avec leurs yeux, bien sûr, mais des yeux doués d'un regard longuement poli par la contemplation, aiguisé par la patience, vivifié par l'étonnement ; un regard à la fois vieux de milliers d'années, car s'enracinant dans les profondeurs du temps de la Révélation, et jeune à chaque aujourd'hui, car s'enfantant d'instant en instant, inlassablement tendu à la pointe du présent, ouvert à du neuf, à de l'insoupçonné - à de l'à venir. « Heureux vos yeux parce qu'ils voient » (Mt 13, 16) ; heureux par ce qu'alors ils discernent et qui les éclaire, affinant et affilant leur vue. C'est à ce délestage et à cette joie que nous convient les sermons du Père François, la joie de lire avec nos cinq sens, et de développer, à notre tour et à notre mesure, un sixième sens : celui du chant silencieux, du picorement de la lumière, d'une continuelle migration intérieure pour découvrir les trouées d'infini secrètement inscrites dans notre finitude. « A vrai dire, tous les sermons sont aux oiseaux (qui) font du ciel une terre et de la terre un ciel », qui font du ciel un texte et de ce texte un haut chant de la terre. Qui font de tout un vol dans l'immensité.
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Considérée autrefois comme un ensemble de formules à respecter scrupuleusement, la liturgie a été progressivement replacée par le Mouvement liturgique, entre 1920 et 1963, dans le cadre plus vaste de la célébration du Mystère pascal - Passion, Mort et Résurrection du Christ, qui englobe non seulement l'individu mais toute l'Eglise, toute la société, tout l'univers, dans le grand mouvement qui fait passer les hommes et le monde de la mort à la Vie dans le Mystère de Pâques. Ce recentrement de toute chose dans le Christ est la marque propre du renouveau liturgique voulu par le Concile. Tout au long des chapitres de ce livre, le CARDINAL RATZINGER aborde les différents aspects de cette christologie liturgique : disposition de l'autel, orientation de la célébration, place de la Croix, gestes, participation des fidèles, langues, chants, rites etc. A cette aune, il mesure aussi les déviations liturgiques, théoriques et pratiques, qui ont contribué à réduire la célébration des Mystères sacrés à une auto-célébration de l'assemblée liturgique. L'ESPRIT DE LA LITURGIE est une somme de théologie liturgique. C'est aussi un livre-programme. Intentionnellement, le CARDINAL RATZINGER a donné à son livre le même titre que celui de Romano Guardini, qui en 1918 lança le Mouvement liturgique, dans l'espoir que L'ESPRIT DE LA LITURGIE donne naissance à un mouvement qui corrige les insuffisances de la réforme de la liturgie catholique.
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Je est amour constitue le testament de Philippe Mac Leod (1954-2019). Il y partage une dernière fois ce que lui a appris l'écoute de la vie.. Comme une évidence, l'expérience de soi mène à l'expérience de Dieu. "La sagesse du vivant fait éprouver, dans notre chair, dans notre existence, ce en quoi nous croyons, celui en qui nous plaçons notre foi. Cette connaissance intime, par le coeur, le vécu de chaque jour, chaque instant, surgit à la lumière de la rencontre. Une rencontre ne laisse jamais indemne. On peut croire au Christ sans jamais le rencontrer, sans jamais établir de lien, de rapport personnel avec lui. Et l'on ne peut le rencontrer si l'on ne s'est pas rencontré soi-même. Parce que nous sommes chacun unique, cette expérience ne peut être que singulière : Dieu va parler en chacun différemment". Je est amour ne décrit pas une méthode. L'écriture de Philippe Mac Leod veut avant tout rendre possible une Rencontre. Pour qu'à notre tour, nous puissions éprouver que notre identité personnelle est inséparable de l'amour du Christ, qui dépasse tout entendement.
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L'oeuvre de René Girard a remis l'anthropologie religieuse au goût du jour et a influencé en profondeur d'autres domaines des sciences humaines et sociales. Son apport à l'intelligence de la foi chrétienne est considérable : en montrant comment la Passion du Christ dévoile les ressorts de la violence constitutive des sociétés, Girard a éclairé la singularité des Évangiles par rapport aux mythes fondateurs de la culture humaine.Un nombre croissant de théologiens se sont emparés de sa pensée pour reposer les questions du mal, du sacrifice et de la Rédemption. L'un des bénéfices de cette lecture des Évangiles est de souligner la cohérence entre la prédication du Royaume et la signification des circonstances de la mort de Jésus. Plus largement, elle permet de lire les textes bibliques comme la découverte progressive de la non-violence de Dieu.Ce livre est d'abord une présentation des enjeux de la pensée de René Girard pour le christianisme et un premier bilan des théologies qui s'en inspirent. L'auteur conduit ensuite une réflexion plus personnelle sur les rapports entre anthropologie et théologie. Il montre comment la théorie de Girard permet de penser les relations entre religion et violence, et il interroge le sens du rituel chrétien dans un contexte de sécularisation.
Bernard Perret est essayiste et vice-président de l'Association Recherches Mimétiques (www.rene-girard.fr). Il a mené une double carrière de haut-fonctionnaire et de chercheur en sciences humaines. Ses travaux touchent des sujets variés : questions économiques et sociales, écologie, anthropologie sociale, christianisme. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels : L'Économie contre la société (avec Guy Roustang ; 1993 ; réed. 2001) ; La Logique de l'espérance (2006) ; Vers une raison écologique (2011). -
« Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur » (1 Co 11, 27).
Partant de cette parole biblique, l'auteur de ce livre travaillé, court et essentiel, nous met devant une réalité criante et bouleversante : nous, Chrétiens, communions à un pain fait de blé cultivé dans une terre morte, perfusée aux engrais de synthèse et aux pesticides, sur d'immenses monocultures où les oiseaux ne s'aventurent plus. Nous communions à un vin produit à partir d'un raisin saturé d'intrants chimiques, souvent cultivé par une main d'oeuvre étrangère exploitée. Nous célébrons l'eucharistie avec ce pain et ce vin-là, nous proclamons qu'ils sont la vraie nourriture et la vraie boisson (Jn 6, 55) et pourtant ils sont, au sens propre en tout cas, un pain et un vin de mort.
Dans une visée proprement éco-logique, éclairée par la lumière de François d'Assise, cette réflexion construite par un philosophe, poète et théologien nous oblige à reconsidérer le témoignage rendu au Royaume inauguré par Jésus et proclamé par l'Église. Avec un sens critique et une volonté de cohérence. -
La Crèche et la Croix réunit cinq textes d'Edith Stein : une conférence prononcée en janvier 1931 sur le mystère de Noël et quatre méditations sur le thème de la Croix et du mystère pascal, composées entre 1934 et 1941. Il peut paraître étonnant d'associer sous le même titre le mystère joyeux de la naissance du Christ et le mystère douloureux de sa passion. C'est Edith Stein elle-même qui dans Le mystère de Noël met en lumière la logique profonde de ce rapprochement : Les mystères du christianisme forment un tout indivisible. Si l'on se plonge dans l'un, on est conduit à tous les autres. C'est ainsi que le chemin qui commence à Bethléem mène immanquablement au Golgotha, de la crèche à la croix. Entre Noël et Pâques Edith Stein voit se dérouler le dessein d'amour de Dieu pour l'humanité, appelée à la rédemption par sa configuration progressive au Fils de Dieu, dans l'Eglise qui est son Corps. Le chrétien doit vivre toute la vie du Christ. Il doit grandir jusqu'à atteindre l'âge adulte du Christ, et un jour commencer sa montée vers le Golgotha. La Crèche et la Croix anticipe de manière bouleversante le propre chemin de croix d'Edith Stein, scellé par son martyre à Auschwitz, en août 1942.
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L'analogie de la foi : Destin et idée de la théologie
Karl Barth
- Ad Solem
- 24 Avril 2024
- 9782372981125
Comment, sur quel fondement la théologie peut-elle « parler » de Dieu ? Dans cet essai de 1928, qui constitue un dialogue à distance avec Erich Przywara, Karl Barth défend le primat de la Parole de Dieu dans la connaissance de Dieu. Rien ni la « nature », ni la « conscience », aucune « analogie » sinon celle de la foi ne donne Dieu à connaître. « La théologie est possible uniquement comme théologie du Dieu proclamé, qui s'est révélé et qui se révèle encore, du Dieu qui envoie sa Parole. La théologie ne pense savoir quelque chose de Dieu que dans la mesure où lui-même se donne à connaître à nous. L'Église est fondée sur la Parole de Dieu et l'Église sert la Parole de Dieu par sa proclamation. La théologie n'a pas seulement Dieu pour objet, mais elle ne l'a pour objet que dans la mesure où, comme Thomas d'Aquin l'a dit avec profondeur, elle l'a comme sujet : la quête et l'enseignement de sa vérité n'ont strictement aucune autre origine que ce qu'il donne à connaître de lui-même. Ainsi, chaque pas, même le plus petit, ne peut être risqué par la théologie que parce que Dieu s'est d'abord laissé trouver par nous, avant que nous ne le cherchions. »
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Le poème de la sainte liturgie ; première version
Maurice Zundel
- Ad Solem
- 5 Avril 2017
- 9782372980272
Sous le nom de « Frère Benoît » Maurice Zundel alors en retraite à l'abbaye d'Einsiedeln a écrit en 1926 une méditation poétique sur la messe : le poème de la sainte liturgie.
Cette première version oubliée n'a jamais été rééditée. Elle diffère de la deuxième édition, plus développée et réimprimée à de nombreuses reprises, par son désir de ne pas étouffer le texte par un commentaire discursif des gestes et des mots. Le poème de la sainte liturgie se veut être, précisément, une oeuvre poétique : un poème, sous la forme d'un palimpseste qui prolonge en même temps qu'il l'éclaire chaque partie de la messe. Mais le poète Maurice Zundel est aussi un philosophe de la liturgie. On trouve déjà dans ces pages de jeunesse le thème central qui traverse l'ensemble de son oeuvre :
Tout reconduire à la vie - à la vie de Dieu. « A qui regarde du dehors les verrières d'une cathédrale, la fête de lumière demeurera pour toujours étrangère : de même, pour qui l'envisage du dehors, le Dogme reste obscur. Chacune des formules de Foi apporte, cependant, la solution d'un Problème de Vie. Ce n'est pas qu'on ait toujours explicitement distingué les éléments qu'il s'agissait de concilier. Mais il s'est toujours trouvé, qu'en leur laissant leur maximum de valeur, on les avait, sans violence, ramenés à l'Unité. On atteignait, d'instinct, à cet Ordre mystérieux, où les antinomies, vaincues, rendent témoignage à la Sagesse et à l'Amour. Aujourd'hui, on pense communément que le partage se fait ainsi :
Aux croyants : le Ciel, - aux habiles : la terre. C'est faux : la terre fait partie du Royaume de Dieu. C'est un tout indivisible, un ensemble parfaitement lié ». Où le voir ? Dans la liturgie.
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Les vérités qui se dégagent des réflexions suggérées dans le présent travail sont des vérités de chrétienté, c'est-à-dire qu'elles sont vraies hors des cloîtres autant que dans les cloîtres. Si parfois hors des cloîtres, elles sont ignorées, ce ne sera jamais pour nous, moines et moniales, une raison de douter. Présentement, si la tâche de l'Église, dans le monde, est plus difficile que jamais, cela ne signifie pas que nous devions abandonner notre fonction propre. Au contraire, cela nous engage à donner plus sérieusement notre contribution. Celle-ci, pour être nôtre et pour être utile à l'Église, doit être contemplative. Sinon, l'Église ne recevrait pas de contribution qui soit nôtre. Le contemplatif a sa place dans l'Église, aujourd'hui comme hier, comme toujours.
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Ces Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion constituent le dernier livre de Vladimir Soloviev (publié peu de temps après sa mort, en 1900). On peut à juste titre y voir le testament philosophique, politique et religieux de celui qui a sans doute été le plus grand penseur russe du XIXe siècle. Trois protagonistes : un Général, un Homme politique et Monsieur Z (alias Vladimir Soloviev), personnifications des vérités du passé, du présent et de l'avenir, s'opposent dans un dialogue très vif au représentant de l'erreur sous toutes ses formes qu'est le Prince (disciple de Tolstoï et à ce titre agent d'une confusion mentale et spirituelle qui en fait un précurseur de l'Antéchrist). A travers ces trois entretiens , Vladimir Soloviev montre le caractère indispensable de l'Etat, de la culture, de l'Eglise - du progrès et des institutions humaines en général - au moment où une lumière crépusculaire commence à descendre sur les valeurs qui formaient la civilisation occidentale. Au fil d'un dialogue où s'entremêlent admirablement gravité et humour, la courtoisie des échanges se voit perturbée par le sentiment d'une menace diffuse, qui altère la limpidité de l'atmosphère. Un temps s'achève. Un autre commence, prélude à ce temps de la fin des temps (le nôtre ?) que décrit en conclusion le Court récit sur l'Antéchrist, où face à la persécution que l'Antéchrist a déclenchée contre les chrétiens du monde entier, les représentants de l'Orthodoxie (le moine Jean) et du Protestantisme (le pasteur Paulus) prennent refuge auprès du pape Pierre II, qui scelle dans le martyre le retour à l'Unité des communautés chrétiennes divisées.
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Avec la béatification de John Henry Newman par Benoît XVI en septembre 2010, la nécessité s'impose d'une introduction simple à la pensée du grand converti d'Oxford.
Ce livre veut y répondre en abordant les questions auxquelles Newman fut confronté dans sa recherche de la vérité: le rôle et la nature de la conscience, son lien avec l'enseignement de l'Église, le développement de la doctrine à travers le temps, la rationalité de l'acte de foi, l'importance de la culture. En exposant ces différents thèmes, le cardinal Honoré a toujours soin de ramener la pensée de Newman à ce désir du "face à face" avec Dieu qui est au coeur non seulement de l'oeuvre de Newman, mais aussi de sa spiritualité.
Véritable biographie intellectuelle et spirituelle, cette introduction permet au lecteur français de découvrir la figure d'un nouveau saint, qui est aussi, sans doute, un futur docteur de l'Église.
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Ces 25 méditations inédites en livre sur le Notre Père sont le résumé des émissions données par le cardinal Lustiger à Radio Notre- Dame en 1986. D'abord publiées dans Paris Notre-Dame, puis traduites en anglais, elles paraissent pour la première fois sous forme de livre grâce au travail d'édition réalisé par Jean Duchesne.
«On trouve dans ces textes, écrit Jean Duchesne dans sa préface, comme la clé de ce qui a motivé le cardinal Lustiger. Il ne s'agit pas de fournir des raisons de croire, mais d'introduire au coeur même de la vie de foi, c'est-à-dire dans la relation au Christ et la prière avec lui.
Il n'y a là aucune théologie inédite, pas de spiritualité nouvelle ni d'allégeance à une école particulière. C'est au contraire une synthèse qui, pour être personnelle au sens où elle est intensément vécue, reste d'une orthodoxie rigoureuse et traditionnelle, avec pour principal souci d'en déployer les richesses : la vie chrétienne s'inscrit dans la suite du Christ, donc dans la dynamique des relations intemporelles entre le Père, le Fils et l'Esprit, mais inséparablement dans l'Histoire que la Création inaugure, qui rebondit avec la Révélation culminant en l'Incarnation, la Passion et la Résurrection, qui se poursuit jusque dans le quotidien et qui s'achèvera à la fin des temps, lorsque toute prière ne sera plus que de bienheureuse louange.»
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Ce nouveau volume nous fait découvrir la figure de Père Jérôme ; d'abord à travers le portrait qu'en trace Père Nicolas, l'un de ses plus proches, puis par les souvenirs de Père Jérôme lui-même, non pas autobiographie, mais évocation de tous ceux qui l'ont aidé depuis son enfance jusqu'à son âge adulte de moine.
«Quand on me demande de parler de Père Jérôme, j'hésite. Si l'on insiste, je suis maladroit, les mots viennent mal, alors qu'en d'autres circonstances, je serais plutôt à l'aise.
Je me suis souvent demandé pourquoi. Il m'est arrivé d'entendre des gens parler de manière captivante de personnes qu'ils avaient peu ou pas du tout connues. Ce ne serait pas mon cas !
Pourtant, je récrirais dans les mêmes termes la présentation de Père Jérôme insérée dans Car toujours dure longtemps, publiée peu de temps après sa mort, et reproduite dans ce volume, premier tome des oeuvres complètes. Elle traduit toujours la dette de reconnaissance et d'affection filiale qui a été et demeure la raison de la publication et de la réédition de ces écrits de grande valeur.»
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Ces Fragments réunissent thématiquement une collection de propos échangés entre Dom Jean-Baptiste Porion (1899-1987) et un autre moine chartreux, notamment sur le taoïsme, la mystique d'Hadewjich d'Anvers et des Rhéno-flamands, ou les réformes de Vatican II, recueillis sans ordre explicite au fil des ans et des dispositions intérieures. Ceux qui liront ce livre ne seront pas nécessairement chartreux, ni religieux ni même, peut-être, prédisposés au silence contemplatif ou à la prière. Ils y découvriront la hauteur d'une pensée qui ne s'est pas détournée des plus hautes sagesses : issues du temple de Delphes, des écrits taoïstes de Lao Tseu ou de Tchouang Tseu, de la mystique nuptiale des béguines ou de celle de l'Essence des Rhéno- Flamand. Cette sagesse, une et multiple à la fois, a trouvé sa croissance et son équilibre sur le fin fil de l'Absolu où l'amour de Dieu livre son éclat dans une déprise patiente et tranquille de soi : « Celui qui dit je vois, ne dit plus je veux ». C'est l'essence même de la vocation cartusienne qui est exposée ici à travers le cristal d'une intelligence exceptionnelle, douée d'un rare pouvoir d'analyse et de synthèse, érudite et passionnée et pour qui le chemin de soi à Dieu n'emprunte aucune courbe, attachée à la seule voie droite de l'oubli du monde, le regard plongé dans l'infini.
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Qu'est-ce qu'être présent ? Comment Dieu est-il présent ? De deux manières. Comme le créateur de toute chose : comme Dieu est la cause de tout ce qui existe, il est présent, d'une présence que la théologie appelle présence d'immensité à tout ce qui nous entoure, au moindre atome qui existe. Mais Dieu veut être présent à nous non pas seulement comme notre cause, c'est un peu trop abstrait, mais comme notre ami. C'est pour nous être présent de cette manière, qui respecte notre liberté, qu'il est présent Lui-même dans le pain et le vin consacrés - c'est la fameuse Présence réelle de notre Seigneur, Jésus-Christ, dans l'eucharistie. Ce petit livre voudrait décrire cette présence d'intimité en plongeant dans le cour brulant d'un grand saint, triplé d'un théologien et d'un poète : saint Thomas d'Aquin, auteur de l'Office du Saint-Sacrement, qui est toujours chanté dans l'Église - un des plus grands succès de la poésie occidentale.' A deux voix, celle d'un frère et d'une soeur dominicains d'aujourd'hui, nous allons méditer l'Adoro Te. Après la traduction de chaque strophe, une glose s'efforcera d'abord d'entrer dans les sentiments du saint théologien devant l'eucharistie. Une scholie développera brièvement un des thèmes théologiques présents dans la strophe. Des notes et des remarques feront écho, nuanceront, amplifieront et approfondiront. Commençons, plaçons-nous avec le saint devant le pain et le vin, après que le prêtre a dit ceci est mon corps , ceci est mon sang , dévorons-les du regard et de l'esprit pour comprendre, un peu !
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500e anniversaire de la naissance de saint Philippe Neri Quel intérêt présente aujourd'hui la personnalité et l'oeuvre de saint Philippe Néri (1515- 1585) ? Avant tout le fait que ce prêtre italien de la fin du xvie siècle était un homme libre.
Tout le monde aujourd'hui veut l'être. Seulement, voilà, ce n'est pas simple d'être libre, ou libéré ! Il faut d'abord savoir ce qu'on veut faire de sa liberté. Une liberté sans emploi, une liberté à la dérive, une liberté qui ne va pas plus loin que se livrer sans résistance à tous les vents de l'actualité (ou de la pseudo- actualité), qui capricieusemet veut tout et tout de suite, mais qui, finalement, doit reconnaître qu'elle ne sait pas ce qu'il veut.
Saint Philippe, ce Florentin de la Renaissance, ne s'est jamais laissé enfermer dans l'armure de la Contre-Réforme.
Transporté dans la Rome de son temps (une Rome qui n'avait pas grandchose à envier à celle des Fellini et de la mafia aujourd'hui), cet homme sans carapace, jamais tendu, souriant toujours et souvent riant aux éclats, a montré des nerfs d'acier, un coeur de flamme. Dépouillé spontanément, enraciné dans l'essentiel, il a su comme personne « s'adapter », selon cet instinct de la vraie charité qui sait que l'adaptation passe par une ouverture de tout l'être à toute la vérité ; là est la seule manière d'y gagner les autres. L'Oratoire, la libre société de prêtres que cet archi-libéral a laissé se former spontanément autour de lui, n'a jamais eu d'autre message. Peutêtre bien est-ce en fin de compte celui que tous les chrétiens d'aujourd'hui ont le plus grand besoin d'entendre ?
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A l'occasion de la canonisation de John Henry Newman, cet ouvrage recueille des articles organisés autour du thème de la Révélation et de sa perception. Comment percevoir la présence du Christ ? La question du rapport entre la foi et la raison doit-elle céder la place à la question de la foi et d'une forme de vision ? Une conviction traverse toute l'oeuvre de Newman : le Christ est toujours « spirituellement présent » au milieu de nous. Le regard de la foi contemple cette présence. Nous en prenons conscience, mais toujours « après coup », comme les pèlerins d'Emmaüs. Davantage qu'une série de propositions, la Révélation se présente comme une rencontre. Dieu se donne à percevoir, dans une Parole, et une Parole incarnée. Pour l'entendre et pour le discerner, il faut y prêter attention. C'est-à-dire l'aimer. « Nous croyons, parce que nous aimons » affirme Newman. Cet amour constitue le creuset de « l'argument de la sainteté » que Newman propose, hier et aujourd'hui, comme alternative à une rationalité réduite à la raison. Seul le saint est un véritable témoin. C'est la conviction que veut faire partager ce livre.
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Après dix années de travail et de réflexion sur la question de la croyance religieuse, John Henry Newman publie en mars 1870 la Grammaire de l'assentiment, qui est son testament philosophique.
Dans ce livre, Newman veut démontrer que l'acte de foi posé par l'intelligence devant le mystère révélé, même s'il est obscur, ne signifie pas que la raison renonce à ses propres exigences, ou se contente de moins de rationalité que la démonstration philosophique ou scientifique. La certitude religieuse est rationnelle, mais le chemin qui y conduit dépasse la rationalité étroite héritée des Lumières.
Elle comprend l'affectivité, le coeur : " c'est l'homme tout entier qui pense " affirme Newman, et qui sent, qui aime. L'adhésion à la révélation peut être aidée par des arguments philosophiques, mais pour Newman c'est avant tout par l'écoute intérieure de la conscience, par une attention de l'intelligence à cette voix qui résonne au plus profond de nous, toujours plus claire et transparente à mesure que nous y sommes attentifs, que nous pouvons percevoir la présence de Dieu en nous, dans le monde, dans l'Église.
Dans cette perspective, le magistère de l'Église ne vient pas violer de l'extérieur l'homme et sa liberté. Au contraire, il fait écho à la voix de la conscience et achève de la former et de l'affiner en mettant un visage sur cette voix fragile et pure tout à la fois-la Parole de Dieu faite chair en Jésus-Christ.
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Janine Modlinger ne cesse de vivre ce que Philippe Jaccottet a appelé des «rencontres illuminantes ». Elles ont lieu pour elle à tout instant, car tout instant rayonne d'un feu mystérieusement partagé, à la fois singulier et universel. Il suffit de lever les yeux et d'être à l'écoute.
La présence qui, dit-elle, demeure « au-delà de la beauté » peut se révéler aussi bien dans l'ivresse tremblante des feuillages où joue le soleil que dans la vue d'un être connu depuis longtemps, qui « apparaît un jour dans sa lumière propre. » C'est alors que la simple vue devient vision et que « chaque petit détail que notre regard a salué » donne le sentiment de la merveille.
«Après avoir passé une heure devant la place Jussieu, occupée à lire, à écrire quelques mots, mon regard rencontre tout à coup la splendeur du feuillage, souple sous le vent, presque transparent. Je me surprends en défaut de regard, figée dans mes limites. Une sorte de honte m'envahit, comme s'il y avait là un manque envers la vie, qui nous demande d'être regard et attention.»
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La passion de l'amour ; chemin de croix
Michel-marie Zanotti-sorkine
- Ad Solem
- 22 Mars 2012
- 9791090819078
Au matin, l'Empire, sur ses gardes, ouvre les portes au Roi des Juifs, désarmé à outrance, infiniment insignifiant.
Pilate a mal dormi. Sa femme a cauchemardé à cause de ce juste dont l'innocence vient clamer jusqu'aux confins du rêve. Dans la grande salle du prétoire, obéissant au soldat qui le maintient immobile au centre du dallage, Jésus regarde Pilate avec les yeux droits du Royaume à venir. Entre eux, César !, et dans la cour, la haine bénie d'un pouvoir religieux effrayé par la nouvelle Alliance qui bientôt sera scellée.
«Fouettez-le! Ordre du gouverneur!»- «À la croix! À la croix!», hurle la foule. Encore un peu de temps, je vous en prie ! Pilate interroge, Pilate écoute - Pilate est mort sous l'opinion qui le tient. Un dernier acte, le temps d'entrer en scène : « Ecce homo», suivi d'un filet d'eau sur des mains lâches, et l'amour peut s'avancer.
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Les inédits qui composent ce nouveau volume d'écrits de Père Jérôme ont pour objet l'Eucharistie.
S'ils n'en traitent pas d'une manière exhaustive, ils disent cependant l'essentiel. Père Jérôme était un vrai moine, c'est-à-dire un homme unifié. Sacerdoce et vie monastique, deux réalités que l'on aime opposer, étaient vécues chez lui dans une profonde harmonie. C'était là l'expression parfaite de sa réponse à l'appel de Dieu, perçu dans son adolescence, puis au seuil de sa vie d'adulte : la gloire et le culte de Dieu, la relation intime avec la personne de notre Seigneur, ferments de son intercession pour le salut des hommes.
Adressés, dans les années 1970, à un jeune moine qui se préparait à devenir prêtre, ces textes transmettent une expérience toujours d'actualité.
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Alors que se poursuit la publication des oeuvres spirituelles de Père Jérôme, ce livre illustré vient donner un aperçu, au double sens du terme, de la vie de ce moine trappiste qui est à l'origine de la vitalité spirituelle de l'abbaye de Sept-Fons.
Quel fut le cadre de vie de Père Jérôme? Qui furent ses parents, ses amis, dans le monde et dans l'abbaye? Les photos qui accompagnent les texte autobiographiques de Père Jérôme sélectionnés par Frère Joachim apportent une réponse, et rendent plus proches ce à quoi le choix de la vie monastique, avec la distance qu'elle implique, a renoncé.
Comme l'écrit Père Nicolas dans sa préface, «les auteurs que nous aimons deviennent nos amis. Pourtant, le livre fini, même si nous avons pris des notes, nous perdons souvent le souvenir de leur nom.
C'est ainsi que m'est venu à l'esprit le projet d'un album de photos. C'est à l'initiative de Frère Joachim que nous devons ce Portrait de Père Jérôme.
Nous voyons des visages autour du sien, si unique et pour moi si inoubliable.
»
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Meditations sur la doctrine chretienne
John henry Newman
- Ad Solem
- Theologie
- 6 Février 2008
- 9782940402168
Ces vingt-trois Méditations sur la doctrine chrétienne sont extraites d'un livre que le cardinal Newman laissa inachevé à sa mort. Elles peuvent être considérées comme le couronnement spirituel de la réflexion à la fois théologique et philosophique poursuivie dans l'Essai sur le développement de la doctrine chrétienne et dans la Grammaire de l'assentiment. En méditant sur les grands thèmes de la doctrine chrétienne - la Trinité, l'Incarnation, les mystères de la vie du Christ, l'Eucharistie, etc. - Newman ne veut plus ici analyser ou défendre la foi de l'Église, mais simplement contempler, rendre grâce pour l'oeuvre de la miséricorde divine, dans un coeur à coeur intime avec Dieu. On retrouvera également dans ces méditations les thèmes principaux de la spiritualité newmanienne : la voix de la conscience, Dieu et l'âme, la sainteté plutôt que la paix, qui placent Newman parmi les grands auteurs spirituels de l'Église.
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"Possibilités et mélodies" est un écrit des plus mûrs de Père Jérôme, moine de l'abbaye de Sept-Fons.
Dans ce court traité de l'amour de Dieu, il présente la synthèse d'une vie d'expérience et d'enseignement. Ses conseils, ses mises en garde, imprégnés de bienveillance et de bonté, s'adressent à des moines, mais pas uniquement à eux. Ils sont destinés à quiconque aspire sincèrement à une authentique vie de prière et d'union à Dieu. Le texte de Père Nicolas, L'art du filet, fait partie intégrante du présent volume.
Maître des novices depuis trente ans, et pendant dix-sept ans disciple de Père Jérôme, il initie le lecteur à l'art de la vie de prière, tel qu'il l'a lui-même reçu.