Guerre, chagrin, séparation, pays natal, amour : les thèmes de ces landays, distiques populaires anonymes, portent la voix des femmes afghanes, susceptibles d'être aujourd'hui réduites au silence. Brusques et dépouillés, sans ambition littéraire, ils pourraient être réactualisés comme du rap. De Facebook aux frappes de drones contre les Talibans, les landays reflètent la vie pachtoune d'aujourd'hui et l'impact de trois décennies de guerre.
Guerre, chagrin, séparation, pays natal, amour : tels sont les thèmes de ces landays, distiques populaires anonymes. D'autant plus puissants qu'ils ne cherchent pas à être littéraires, brusques et dépouillés, ils pourraient être réactualisés comme du rap. De Facebook aux frappes de drones contre les Talibans, les landays reflètent la vie pachtoune d'aujourd'hui et l'impact de trois décennies de guerre. Et ils ont été composés par les femmes dont les voix courent le plus grand risque d'être réduites au silence aujourd'hui avec le retrait des États-Unis de l'Afghanistan.
Ce livre rassemble des textes encore inédits de Tatiana Daniliyants, artiste franco-russe, poète et traductrice de plus de 80 ouvrages de prose et de poésie du russe vers le français, par deux fois lauréate du Prix Russophonie, en 2010 et 2019.
Ce recueil se compose de 76 pages de poèmes récents de Tatiana Daniliyants, choisis par la traductrice dans une sélection de textes encore inédits dans leur version originale, proposée par l'auteure elle-même. Artiste aux multiples talents (poète, réalisatrice, photographe, essayiste, traductrice, initiatrice de nombreux projets artistiques, cinématographiques et littéraires), Tatiana Daniliyants, née en 1971 en Algérie, vit à Moscou depuis l'âge de 6 ans. Ses poèmes, de formes et de longueurs diverses (à l'écriture le plus souvent extrêmement brève), rendent bien compte de thématiques et d'un style dont dit elle-même : « J'aime faire un parallèle entre ma poésie et la sculpture. On doit être précis. On travaille avec les mots comme on travaille avec certains matériaux ; il faut enlever beaucoup de marbre, par exemple, pour trouver la forme juste. »
Un peintre décrit à la manière d'un poète sa démarche, son expérience, ses sensations, en prise directe avec le visible. Cette 5e édition augmentée de 80 pages prolonge sa réflexion jusqu'à aujourd'hui.
Ce recueil bilingue, grec-français, est une sélection de 80 poèmes très brefs. Leur facture originale et la thématique lancinante - amour, solitude, beauté - n'appartiennent qu'à l'auteur. Ils sont en prise sur le monde, nourris par de nombreuses cultures et imprégnés de mystères.
Très inspiré par les poésies classiques chinoise et japonaise, convaincu que l'art naît des contraintes et qu'il meurt de trop de libertés, Symeon compose le plus souvent ses poèmes selon la forme stricte des haïkus et des tankas, ou bien de quatrains et de huitains de cinq ou sept syllabes. Il écrit en espagnol, quelquefois en anglais et en français, mais sa langue de prédilection est le grec, qu'il vénère pour son histoire millénaire, sa richesse, sa précision et sa souplesse.
Les poèmes de ce livre sont issus de ses trois recueils écrits en grec et publiés aux éditions Agra (Athènes) : Tombeau de Symeon (1993), En habit noir (1998), Loin avec le vent (2018).
Nouvelle traduction à une seule voix de l'oeuvre poétique complète de Federico García Lorca.
On ne présente plus l'oeuvre poétique de Federico García Lorca, qui a été abondamment traduite et publiée en français, par divers auteurs et à des époques différentes. Pour la première fois l'intégralité de son oeuvre poétique se trouve ici traduite à une seule voix. Se dégage, de cette vision d'ensemble, la richesse thématique et stylistique de son écriture.
Artiste-marcheuse, Sandrine Cnudde résume en une phrase le propos de ce livre vivant, compte rendu d'une résidence d'écriture sur 4 saisons en Lozère : « Un sentier, c'est une patience qui ne cicatrise pas - la patience des fauves ».
Par sa forme mixte photos et textes, ce livre offre une perspective originale sur le processus créatif de la poète. Il est à la fois journal de résidence d'écriture en territoire rural, recueil de poèmes comme « instantanés » du vécu et tentative de cartographie des expériences de l'écrit. Le rapprochement chronologique des notes et des poèmes offre une belle occasion de saisir quasiment sur le vif la démarche de création poétique.
Pratiquant exclusivement une forme poétique brève inspirée du haïku, el-Atat prend un plaisir perceptible à noter ses émotions et les moments fugaces qui l'étonnent ou l'émerveillent.
Par le large choix qu'elle propose, cette anthologie personnelle a le mérite de montrer le talent particulier de ce poète à saisir des instantanés grâce à un travail d'épuration remarquable de son texte et à une langue dense et souple, riche de l'étendue de son vocabulaire et de ses images hautement poétiques.
Si l'observation de la nature et de l'évanescence des choses occupe une place importante dans ses textes, cela ne l'empêche pas d'aborder d'autres thèmes plus modernes ou de s'inspirer de sa vie quotidienne.
A?ranchi de la règle classique de composition d'un haïku (5/7/5), chacun de ses tercets se lit néanmoins en une seule respiration et incite à la réflexion et à la méditation de la scène évoquée. Et de l'ensemble se dégage ce que certains appellent un « esprit haïku » - indéfinissable en tant que tel, qui procède du vécu, du ressenti, de choses impalpables.
Le titre donné au recueil incarne tout l'imaginaire de Weöres, très inscrit dans la tradition orale et folklorique hongroise, mais aussi dans une sorte de fausse innocence que le poète tenterait de retrouver à travers les vicissitudes de son temps et de son propre parcours.
Les poèmes traduits pour le présent recueil, inédits en version française, ont été choisis par la traductrice dans l'immense production poétique de Sándor Weöres (plus de mille pages). Elle a voulu montrer tout l'éventail de l'écriture, de l'inspiration du poète, sur toute la durée de son oeuvre (une cinquantaine d'années entre les premiers et les derniers poèmes). Elle a aussi opté pour des variations sur la forme brève, allant de l'épigramme ou de l'aphorisme aux comptines, en passant par des haïkus détournés ou des ballades.
La vision très moderne qu'a Weöres des fonctions de la poésie l'a amené à reconsidérer l'histoire de la poésie de son pays et à en publier une anthologie très originale (Három veréb hat szemmel, Trois moineaux avec six yeux , 1977), qui modifie radicalement les traditions et les perspectives en insistant sur des valeurs censurées jusque-là : mysticisme, folie, érotisme, féminisme ; cette anthologie ayant eu un grand succès, Weöres s'est trouvé à l'origine des tentatives de renouveler l'histoire littéraire.
Trans/Poésie : c'est le titre des chroniques mensuelles de Didier Cahen publié dans Le Monde des livres, entre 2012 et 2020, consacrées aux livres de poésie récemment parus. 81 chroniques, 243 livres présentés donnent une idée de la qualité et de la diversité de la création poétique d'une décennie.
La formule de présentation de chaque chronique consiste en un poème de 9 vers qui est écrit en recomposant 3 vers choisis dans trois livres venant de paraître ; ce poème est suivi de notices de présentation des poètes et de leurs recueils.
Ce sont ces chroniques qu'on retrouve réunies dans cette anthologie. Le choix de formes brèves donne place à l'expression poétique et à l'information éditoriale.
Le recueil retrace donc cette aventure sous une nouvelle présentation. Au-delà du panorama et de son éclectisme - diversité des langues, des nationalités, des époques, des sexes, des genres et des éditeurs... -, il compose un ensemble cohérent, « résonnant », qui peut aussi se lire comme un tout nouveau livre.
Abbas KIAROSTAMI est né à Téhéran en 1940, où il vit et travaille en tant que réalisateur, scénariste et producteur de cinéma ; il a signé plus de 40 films, parmi lesquels Où est la maison de mon ami (1987), Close-up (1990), Et la vie continue (1991), Au travers des oliviers (1994), Le goût de la cerise (1997 - Palme d'or festival de Cannes), Le vent nous emportera (1999 - prix de la Mostra de Venise), Ten (2002). C'est aussi un photographe reconnu, dont les oeuvres sont exposées dans le monde entier. Deux recueils de ses poèmes ont été publiés en version française : Avec le vent, P.O.L. 2002 ; Un loup aux aguets, La Table ronde 2008.
« Pourquoi la lecture d'un poème excite-t-elle notre imagination et nous invite-t-elle à participer à son achèvement ? Les poèmes sont sans doute créés pour atteindre une unité malgré leur inachèvement. Quand mon imagination s'y mêle, le poème devient le mien. Le poème ne raconte jamais une histoire, il donne une série d'images. Si j'ai une représentation de ces images dans ma mémoire, si j'en possède les codes, je peux accéder à son mystère.
L'incompréhension fait partie de l'essence de la poésie. [...] Une image ne représente pas, ne se donne pas en représentation mais annonce sa présence, invite le spectateur - le lecteur - à la découvrir. » (A. K.) Toute l'oeuvre d'Abbas Kiarostami est tendue vers le retrait et l'épure :
Soustraire pour mieux montrer, s'abstraire de la contrainte de la narration pour inventer des formes d'écriture en résonance plus grande avec la nature, qu'il associe au sacré dans la droite ligne des poètes et des peintres persans.
Où la poésie de Saadi se transforme en poèmes de Kiarostami.
Kiarostami a puisé dans l'oeuvre poétique de Saadi, figure majeure du panthéon poétique iranien, quelques vers qui, isolés et remaniés typographiquement, deviennent des poèmes brefs à sa manière. L'humour narquois, les jeux verbaux, le travail rythmique, sont partout présents. Le geste poétique de Kiarostami est à la fois anthologique et typographique. A travers ce recueil apparai^t un sujet poétique tout a` la fois enclin au concret, moraliste au vrai sens du terme, amoureux et anticlérical.
Version courte : Une petite anthologie de poèmes en langue tamoule. Cette poésie peu connue est de première importance, tant par la beauté de ses images poétiques que par l'universalité de l'émotion qu'elle suscite.
Version longue : La poésie Sangam est peu connue du public français. Pourtant, elle témoigne d'une volonté de rassemblement, de sélection, de conservation et de diffusion de la littérature d'Inde du Sud comparable à celle du Japon qui, quelques siècles plus tard, a permis de transmettre le richissime corpus poétique des haïkus, mondialement diffusés et pratiqués.
Après avoir enseigné pendant plus de trente ans dans les classes préparatoires des grandes écoles, il se consacre aujourd'hui à son travail d'écrivain et de traducteur près d'Annecy, où il réside. Auteur d'une quarantaine de livres, il a reçu les prix de poésie Charles Vildrac de la Société des gens de lettres et Heredia de l'Académie française 2006 pour Diptyque avec une ombre (Arfuyen), le Prix Apollinaire 2009 pour L'Identité obscure (Lettres Vives) ainsi que la Plume d'or 2013 de la S.A.S. pour l'ensemble de son oeuvre. Traducteur de quelques-unes parmi les plus grandes voix des lettres hispaniques comme Rodolfo Alonso (Entre les dents, érès, 2017), il s'est également vu décerner les prix Nelly Sachs 1992 et Rhône-Alpes du Livre 1994, la Bourse du Prix Européen de Littérature 2006 et les prix de traduction Alain Bosquet 2015 et Roger Caillois 2016. Enfin, tout récemment, son travail de traducteur et d'écrivain vient d'être distingué par un doctorat honoris causa de l'Université Catholique de Louvain. Il a publié aux éditions érès Portrait d'une ombre (érès, 2009) et Travaux de l'infime (érès, 2012).
Premier recueil traduit en français de ce poète qui est l'un des représentants les plus connus du minimalisme russe contemporain. Les poèmes en version bilingue sont tirés de di?érentes publications et leur écriture s'étend sur une trentaine d'années. L'ordre choisi n'a rien de chronologique mais repose sur des concordances qui se sont imposées d'elles-mêmes.
Les textes d'Akhmetiev sont brefs, très brefs même, son langage est simple, évident, souvent ancré dans le quotidien. Des phrases de tous les jours saisies au vif prennent sous sa plume une dimension autre. Ces miniatures sont parfois une réponse - ou une non-réponse - à une question absente mais qu'on devine aisément. Vsevolod Nekrassov a comparé l'oeuvre d'Akhmetiev à une série de « points de condensation » qui ne s'inscrivent dans aucun système imposé.
Chaque texte demeure totalement autonome, mais regroupés, ils interagissent aussitôt : on y perçoit des échos, des dialogues, tout un microcosme dont ils sont les fragments intimes, « des bouts de vie, des bouts de paroles » comme les caractérise l'auteur, « fragments de quelque chose d'immense que je n'ai pas la force d'écrire ». Ils incitent à la réflexion, parfois au sourire, et leur écriture suspendue (le poète Mikhaïl Aïzenberg y voit d'ailleurs un témoignage de l'air lui-même) se poursuit dans un vide qui n'en est pas un et dans le silence qui forme la trame de l'oeuvre d'Akhmetiev.
Depuis ses premiers poèmes, écrits à 24 ans, les recueils de cette poète du grand Nord ont mûri dans un univers essentiellement visuel, où la lumière semble engagée dans un corps à corps avec des visions tour à tour douloureuses, drolatiques ou dangereuses, que la poésie restitue sans merci.
Version bilingue norvégien / français de l'ensemble des recueils de poèmes produits par Hanne Bramness Le vocabulaire extrêmement riche de Hanne Bramness se trouve comme apprivoisé par sa prédilection pour les formes brèves. La plupart de ses textes tiennent sur une page, beaucoup se contentent de quelques lignes pour délivrer au lecteur un message condensé, à l'image de ces brefs poèmes extrême-orientaux avec lesquels elle se sent si manifestement en parenté. Avant de parvenir sous les yeux du lecteur, les textes semblent avoir mûri longtemps dans un univers fantastique dont elle interroge sans merci les variantes et les visions.
La lumière est bien l'énergie en mouvement dans cette oeuvre, avec ses sources secrètes ou aveuglantes, ses miroirs, ses révélations, ses absences. Bribes de réalité, présences irréelles se succèdent en d'imprévisibles fondus enchaînés, les lignes dérapent, la typographie semble céder à une émotivité invincible. Les phrases ne se termineront pas nécessairement par un point, mais peut-être par un nouveau retour à la ligne, une nouvelle majuscule qui chaque fois imprime au lecteur une petite secousse, comme pour lui rappeler d'être « celui qui veille », celui qui consent à ces turbulences, celui qui, même aux prises avec les loups de ses propres rêves, est tout simplement le véritable révélateur du poème.
Suis-moi à la trace de mon poème/ moi je n'ai pas d'empreintes de pas/ va sur les traces de la douleur/ et tu parviendras jusqu'à moi.
Il faut croire que cette invitation d'un jeune poète de Téhéran, encore non édité à ce jour, a été entendue, puisque depuis deux ans, plus d'un millier de personnes suivent et commentent assidûment chaque jour ses publications sur Internet. Sa poésie, tout en étant moderne dans la forme, plonge indubitablement ses racines dans le terreau de la poésie classique et de la mystique iraniennes, où prédomine la thématique de l'amant et de l'aimée habités par des amours fous, parfois impossibles. La poésie a toujours été constitutive de " l'âme iranienne " mais, en ces périodes troubles et douloureuses que traverse l'Iran, elle resurgit avec d'autant plus d'acuité qu'elle semble être l'une des rares planches de salut d'une jeunesse par ailleurs profondément meurtrie.
Une poésie jeune, actuelle, concrète, qui n'en rejoint pas moins les grands thèmes universels - ici cette inévitable mixture de désir/séparation/souffrance qui fait le charme et la plaie de l'existence humaine et que la poésie, partout et de tout temps, s'est employée à transcender.
Il n'existe à l'heure actuelle que peu de traductions en français des oeuvres d'Ernst Jandl. Inge Kresser a sélectionné et traduit les poèmes composant Façon de parler (du titre de l'un des poèmes qui y figurent), parmi les plus brefs et les plus accessibles à un large public, extraits des 8 volumes qui composent les oeuvres complètes du poète autrichien Ernst Jandl (1925-2000).
« Pour ce qu'on a à dire, il n'y a pas d'alternative ; mais pour ce qui est de la manière de le dire, il existe une multitude infinie de possibilités. Il y a des poètes qui disent toutes sortes de choses, mais toujours de la même manière. Faire ça ne m'a jamais tenté ; car en fait il n'y a qu'une seule chose à dire mais toujours et toujours d'une manière nouvelle. » Ernst Jandl, Dingfest, 1973.
Inlassable observateur du concret, Epaminondas Gonatas cherche la réalité cachée derrière les apparences. Voilà que les choses familières que nous croyions inertes s'animent et se mettent à rayonner d'un éclat surnaturel, parfois inquiétant. Des fleurs mordent, des chaussettes protestent, une poire s'échappe et se révolte. Avec une forme d'humour particulier, Gonatas révèle l'insaisissable mastère du monde.
Dans sa Crypte, chaque texte a la concision et l'attrait singulier d'une énigme.
Ce recueil relié réunit les poèmes en version bilingue, accompagnés de dessins de Yahya Al-Sheikh, artiste irakie et ami du poète. Ashur Etwebi a écrit ces poèmes depuis la Norvège où il a trouvé refuge. On y ressent, mêlés, le chagrin (évoqué par le titre du recueil) en rapport implicite évident avec les événements récents qui ont marqué l'histoire de la Lybie, et la sérénité propre à un « chant du monde », où la nature est très présente, et qui va chercher ses racines loin dans la poésie arabe traditionnelle.
Tôt le matin je veux apprendre la langue des branches bercées par le vent. Souffle sur moi aussi, vent, apprends-moi à bercer les mots grâce à mon esprit. Ouvre l'empan de mes branches, apprends-moi à être l'arbre que je suis.
Ce recueil de 56 poèmes inédits du poète et conteur maori Apirana Taylor a été proposé par ses traducteurs. Il entend faire découvrir des poésies peu connues du domaine étranger.
Apirana voyage sur le territoire néo-zélandais et de par le monde en qualité de poète et de conteur. Il propose ici une poésie simple, d'expression brève, très marquée par un sentiment de proximité avec la nature et les éléments cosmiques.
Cette anthologie consacrée au poète roumain majeur qu'est Lucian Blaga a été composée et traduite par Andreea-Maria Lemnaru.
Marquée par le sentiment nostalgique du « dor », une conscience aiguë de la nécessité et la religion populaire roumaine riche en rituels pré-chrétiens, l'oeuvre poétique de Blaga répond à son système philosophique. La magie, les légendes et les champs labourés au crépuscule forment la substance de ses poèmes. Puisant dans le fond primitif de la culture et l'expérience primordiale de la nature, sa poésie est un horizon cosmique où se côtoient l'âme et le néant à la lueur des âges qui reposent sous terre.
La poésie de Francesco Scarabicchi, qualifiée de « réaliste », se consacre à la « petite vie » des choses et des lieux, resurgie de souvenirs infimes. Cette attitude, à la fois lyrique et éthique, n'exclut pas pour autant l'« humaine présence ».
Première publication de cet enseignant de littérature française au Japon, elle marque le retour d'une parole après le traumatisme d'un retour forcé en France suite à la catastrophe de Fukushima.
... Et toi, Nature, toute limpide, toute éclats, toi si extérieure, si appelante, la voix qui nous rapproche fait-elle encore communion ?
On a touché un point du monde si dense que les mots ne frayent plus.
Ensuite on vit avec quoi ? C'est parti dans l'ombre, le repli du monde dans le tracé des mots. C'est passé se terrer dans l'hiver et tes pas sont froids de ne plus sentir.
Chambre close sur la voix, ce tunnel, ou puits, ou sur ce qui bat bat encore au loin là où l'oeil ne dort pas commence ce long travail de piste, comme si la terre te demandait de ne pas lâcher prise.