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Nikolaj Frobenius
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Les carnets du Congo
Nikolaj Frobenius
- Actes Sud
- Litterature Scandinave
- 2 Octobre 2024
- 9782330198046
Au Congo, un soir de mai 2009, le chauffeur Abedi Kasongo est sauvagement abattu sur une piste déserte au fin fond de la jungle. Après une trépidante chasse à l'homme, Joshua French et Tjostolv Moland, deux ex-soldats norvégiens, sont arrêtés. Tel est le point de départ de l'affaire criminelle la plus complexe, la plus obscure et la plus médiatisée de l'histoire de la Norvège. Jouant avec les codes de l'autofiction, Frobenius s'empare de ces faits pour les distordre et les disséquer. Il s'immisce dans le récit pour voir au-delà du réel, laissant apparaître autre chose, qui semble plus vrai encore. Et d'autant plus troublant.
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Au XVIIIe siècle, un enfant au regard terrifiant naît à Honfleur. Il se nomme Latour et révèle, en grandissant, une totale insensibilité à la douleur. Après une formation chez un taxidermiste, il quitte la Normandie pour Paris où commence vraiment son aventure.
Obsédé par son infirmité, Latour devient meurtrier ; il tue et dissèque dans l'espoir de percer le mystère de la douleur. Un jour, pourtant, sa vie bascule : il entre au service du marquis de Sade et devient son valet, son complice, jusqu'à la mort.
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Je vous apprendrai la peur
Nikolaj Frobenius
- Actes Sud
- Litterature Scandinave
- 2 Février 2011
- 9782742794959
Nous sommes dans la première moitié du XIXe siècle et le personnage principal est Edgar Allan Poe. Dans ce roman, Frobenius relate la vie du célèbre écrivain, écrivain maudit pour certains. Orphelin dès la petite enfance, confié à la riche famille Allan qui finit par le rejeter à cause de son incapacité à rentrer dans le cadre bourgeois, écrivain misérable puis encensé, et à nouveau isolé et perturbé, on suit ici Poe tout au long de sa vie grâce à des "scènes choisies" qui s'enchaînent, riches en dialogues.
Dès ses débuts, Poe écrit des nouvelles fantastiques contenant d'horribles scènes de torture et de meurtre. Le jeune Samuel - esclave albinos et ami d'enfance de Poe à qui celui-ci a appris à lire - va devenir son âme damnée. Petit à petit on découvre que Samuel confond imaginaire et réalité. Devenu un errant solitaire depuis que Poe l'a chassé dans un accès d'humeur, Samuel suit son "maître" à la trace et entreprend de rendre réel ce que Poe a imaginé - c'est-à-dire un certain nombre de meurtres abominables - en suivant à la virgule près les scénarios inventés par l'écrivain. La police, même si elle entrevoit des similitudes entre la fiction et les crimes commis, ne parvient pas à prouver l'implication réelle de Poe dans ces crimes. En revanche, le critique littéraire et très religieux Rufus Griswold, qui considère que l'art doit ennoblir l'homme, pense que Poe cache quelque chose. Un jour, Samuel le contacte et exige de lui sous la menace qu'il aide son maître à obtenir reconnaissance et succès...
Le roman prend alors l'allure d'une danse macabre entre ces trois hommes : d'un côté le lecteur tordu qui veut concrétiser les fictions de son maître, de l'autre le critique qui veut briser ces mêmes histoires. Et entre les deux se trouve l'auteur qui tente de renouveler l'écrit en explorant les labyrinthes obscurs de l'âme.
Un roman captivant, facile à lire, parfois troublant, et en cela très proche des atmosphères fantastiques de Poe, qui donne un très bon aperçu de la biographie d'Edgar Allan Poe.
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De vagues projets cinématographiques en tête, Christopher accepte quelques jours de retrouvailles avec ses parents. A Copenhague, dans la gare centrale, c'est soudain l'incident: le père, parti acheter des journaux, ne revient pas. Disparu. Christopher, déboussolé, erre quelques mois à l'étranger avant de revenir en Norvège. Il se découvre alors un demi-frère, issu d'une vie parallèle soigneusement tenue secrète qu'aurait menée son père. En compagnie de cet homme aussi fourbe que chaleureux, Christopher va remonter la piste du père, visionner des cassettes de documentaires tournés par ce dernier, et progressivement se rendre compte que l'homme était un falsificateur de la vérité, un terroriste de l'information, qui livrait de faux reportages, des constructions artificielles destinées à discréditer le média visuel. Jouant des "intérieur cave" qu'il affectionne, Nikolaj Frobenius nous plonge une fois encore dans un jeu troublant dont incertitude et vide sont les données. Ici, le mal est la tentation constante de l'individu et l'enfermement peut devenir agréable à l'homme seul sans repères.
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Sara et Simon sont à l'aube de l'adolescence. Inséparables, ils partagent leurs émotions et leurs secrets dans un monde empreint d'innocence. Mais, pour Simon, tout bascule dès lors qu'il perçoit l'univers affectif des adultes et la société de consommation comme un tissu de perversités mêlant aliénation, pornographie et corruption.
Témoins d'un viol, les deux gamins se séparent dans une fuite éperdue pour échapper aux malfrats. Persuadé que Sara est tombée entre leurs mains, Simon s'embarque dans un monde improbable à la mesure de son imaginaire tourmenté. Là-bas, il tentera d'exorciser ses démons, de repousser le désir, la violence de sa sexualité naissante et obsédante.
Métaphore de l'adolescence, ce roman inclassable et dérangeant, aux confins de l'obsession, de la schizophrénie et de la science-fiction, est porté par une écriture haletante et par l'angoisse d'un enfant face à la surprenante accoutumance de notre société à la déviance.
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Après le succès de son roman biographique calomnieux sur un ami d'enfance décédé, la vie de l'auteur Jo Uddermann bascule progressivement dans le chaos. D'abord de petites irrégularités troublantes : des SMS étranges, une intrusion chez lui sans motif apparent, le cadavre d'un animal gisant devant son garage, la sensation d'être surveillé. Mais le véritable cauchemar commence lorsque sa maîtresse est assassinée et qu'une mise en scène méticuleuse semble le désigner coupable. Quand son éditeur l'appelle pour accuser réception de son autobiographie, le sang de Jo se glace : il n'en est pas l'auteur et une seule personne a pu l'écrire à sa place.