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Jean pierre Raison
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Christiannisme, mission et cultures ; l'arc-en-ciel des défis et des réponses XVI-XXI siècles
Jean-pierre Raison
- Karthala
- 1 Août 2008
- 9782811100353
Les Eglises doivent-elles abandonner leur héritage " méditerranéen " pour que la mission soit vraiment évangélisation et non pas occidentalisation des cultures du monde ? Aussi bien l'actualité que le lieu où le Centre de Recherches et d'Échanges sur la Diffusion et l'Inculturation du Christianisme tenait sa session annuelle en 2007, rendaient cette question tout à fait pertinente et justifiaient le thème choisi : Christianisme, mission et cultures.
L'actualité. Lors de son discours à Ratisbonne (12 septembre 2006), le pape Benoît XVI avait souligné le lien étroit (et indissoluble ?) entre la culture grecque et la foi chrétienne. D'autre part, lors de son voyage au Brésil, il avait déclenché une polémique par une phrase - le 13 mai 2007 - concernant l'évangélisation des cultures précolombiennes sans " aliénation ", qu'il corrigea par la suite. Le lieu.
Bologne, à l'Institut pour les Sciences Religieuses lancé en 1953 par Giuseppe Dossetti, grande figure politique, intellectuelle et religieuse de l'Italie du XXe siècle, puis dirigé ensuite par une autre figure majeure, Giuseppe Alberigo, décédé juste avant ce colloque. La " fabrique bolognaise ", comme on l'a appelée, est présentée dans la deuxième partie, avec toute sa réflexion sur le christianisme et ses cultures dans l'histoire.
Ensuite - troisième partie - toute une série d'études de cas à travers les continents (Amériques, Afrique, Océanie), du XVIe au XIXe siècle, pour établir ce qui s'est passé culturellement et historiquement dans différentes situations missionnaires, à un moment précis ou dans la longue durée. La quatrième partie est consacrée à quelques conséquences de la prise au sérieux des différentes cultures du monde par les chrétiens (Fin de l'ère constantinienne, ?cuménisme, Vatican II).
La dernière partie retourne sur le terrain (Asie, Amérique du Sud, Caraïbe, Afrique) pour montrer quelques évolutions - et beaucoup de questions - dans les pratiques missionnaires récentes.
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Retrouvailles à L'Anse Rouge, c'est l'histoire d'un homme et d'une femme hantés par un épisode de leur passé.
Ils se sont connus à Tahiti, autrefois. Il avait vingt-cinq ans, elle, dix huit. L'espace d'une saison, ils auraient pu vivre un bel amour, mais... Trente ans plus tard, en 2002, se souvenant de ce moment rare de leur jeunesse, l'un et l'autre nourrissent, chacun de leur côté, le projet de se retrouver. Que sont-ils devenus '? Quels chemins ont-ils parcouru ? Où en sont-ils dans leur existence ? Sont-ils mariés ? Ont-ils des enfants ? Comment vont-ils parvenir à se revoir ? Cette rencontre va-t-elle changer leur vie ? Retrouvailles à L'Anse Rouge nous le raconte.
Grâce à une intrigue subtile, Jean-Pierre Raison nous entraîne dans une histoire captivante. Écrit avec fluidité et finement construit, son roman, alerte, drôle et intelligent, se lit comme un feuilleton. Il en émerge deux personnages principaux attachants : Jean-François, un idéaliste meurtri par la vie, en quête de revanche, et Nadine, une battante épanouie, sensible aux " grands sentiments ". Au-delà de cette aventure romanesque, Jean-Pierre Raison nous invite à ravager de Tahiti à Noirmoutier, en passant par Cholet, Annecy, Paris, Nantes, Arcachon et Royan, avec des incursions en Sicile et en Tunisie.
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Des fleuves entre conflits et compromis ; essais d'hydropolitique africaine
Géraud Magrin
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 1 Avril 2009
- 9782811102142
L'eau est engrais, route et force, et ainsi " richesse souveraine ", écrivait Jean Brunhes.
Par la variété de ses usages, répondant à des besoins fondamentaux, elle constitue un bien de souveraineté, une source de conflit quand la ressource se raréfie, que les usages et les usagers se multiplient. Conflits entre finalités (agriculture et production d'électricité par exemple), modalités techniques (décrue et irrigation, modernisation technique ou tradition...), usagers (agriculteurs contre éleveurs, pêcheurs), ou encore entre échelles, de l'État au terroir : les échelles d'analyse sont multiples.
La géopolitique fluviale est une géographie régionale qui se plaît dans les grands ensembles, mais ne s'y complaît pas. L'Afrique n'est certes pas un théâtre majeur des conflits hydropolitiques ; sur la part la plus sèche du continent, contre toute attente, les tensions restent modérées. Faut-il s'en réjouir naïvement ? Ce calme relève largement des crises économiques et politiques, du caractère limité et local des aménagements.
On a renoncé à traiter ici les bassins du Congo et du Zambèze, qui sont pourtant de remarquables objets géopolitiques : la crise multiforme que traverse l'Afrique centrale a affecté les équipements hydroélectriques mais, peu peuplée, bien arrosée, cette région n'a cure d'irrigation. Le Congo n'est plus qu'une voie d'eau mal balisée, un pis aller faute de routes. Les cinq grands bassins étudiés appartiennent donc tous aux zones soudanienne et sahélienne : eaux rares, pluies faibles, population relativement dense circonscrivent les problèmes.
De surcroît, à l'exception du Niger, les tracés fluviaux conduisent du mieux arrosé au plus sec : Sénégal, Nil et Niger supérieur auraient pu se perdre dans les sables, à l'instar des tributaires du lac Tchad... Pour le reste, que de différences ! Bassins du Nil et de l'Orange se distinguent des autres par leur niveau d'aménagement, résultante du développement économique et technique. Dans le cas de l'Orange, on pourrait parler de suréquipement.
Partout, on évoque les risques de pénurie. Pourtant les conflits internationaux pour l'eau sont rares, les risques de guerre semblent pondérés par la géométrie des États et des fleuves. Malgré les discours catastrophiques et parfois menaçants de l'Egypte, on n'a pas dépassé le stade des conflits internes aux pays. Ceci n'est-il pas à l'image d'un continent où les aménagements modernes sont des îlots, où le poids des États aménageurs relève du discours au moins autant que du réel, où les antagonismes internationaux se cachent derrière les " rébellions " régionales, aujourd'hui ethniques et affairistes plus qu'idéologiques ? Ce répit ne saurait durer longtemps.
Il serait d'autant plus utile d'en profiter pour penser les fleuves comme systèmes... Cet ouvrage, réalisé par trois générations de géographes et historiens, voudrait y contribuer.
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Nantes, avril 2005.
Gaétan fournier, qui vient de défroquer, est de retour dans la ville oú il a entamé son sacerdoce. après quinze ans d'absence, l'ancien vicaire de saint-pasquier veut retrouver cette paroissienne dont le souvenir n'a cessé de l'obséder : marie-laure d'estran. le brillant abbé, originaire de vendée, et cette grande bourgeoise racée, se sont secrètement aimés, sans jamais fauter. jusqu'au moment oú la séparation totale s'est imposée à eux.
Si l'abbé fournier s'est résolu, la mort dans l'âme, à partir exercer son ministère sous d'autres cieux, marie-laure d'estran, compromise dans une sombre histoire de moeurs, a été contrainte de " s'exiler " à paris. a dire vrai, son grand-père l'a chassée de l'affaire familiale, un gros cabinet immobilier dont elle assurait la gérance. quinze ans plus tard, un beau soir de septembre 2005, marie-laure d'estran et gaétan fournier, forçant le destin, vont à nouveau se rencontrer.
Alors, pour eux, tout va devenir possible. au-delà de la passion amoureuse, et du thème de la religion, jean-pierre raison aborde dans ce roman à la fois vif et profond, des sujets sensibles comme l'urbanisme et l'immobilier. il dresse aussi un singulier portrait culturel et social de la ville de nantes.
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L'Afrique subsaharienne ; une géographie du changement (2e édition)
Alain Dubresson
- Armand Colin
- U Geographie
- 6 Août 2003
- 9782200265885
2e édition entièrement mise à jourL'Afrique subsaharienne, qui traverse une crise profonde, n'est pas une terre qui meurt, mais un continent qui change.
Certes, son avenir est préoccupant : faiblesses économiques et politiques, famines et conflits, croissance démographique non maîtrisée, incertitudes climatiques, progression des épidémies... En quoi, cependant, cette crise exprime-t-elle et provoque-t-elle un changement ? L'ouvrage aborde cette question par une approche géographique des blocages de l'économie de rente et de la crise consécutive d'États inscrits dans une tendance démographique de long terme dont les conséquences sont considérables pour l'ensemble des structures sociales et spatiales africaines. Puis, il envisage les mutations des villes et des campagnes. Une économie de la survie, qui n'exclut pas la modernisation, s'est mise en place : les paysans assument leur croissance démographique, tout en contribuant à nourrir des villes dont les habitants sont à la recherche de nouvelles voies d'urbanité.
Quant au foisonnement des encadrements, dont l'une des manifestations les plus spectaculaires est la prolifération du religieux, il a des incidences spatiales qui sont également envisagées.
L'ouvrage conclut sur les problèmes d'intégration interne et d'insertion dans le système-monde d'une humanité noire qui devrait compter plus d'1,2 milliard d'individus en 2030.
Alain Dubresson est professeur à l'université de Paris X-Nanterre. Il a notamment publié Villes et industries en Côte-d'Ivoire. Pour une géographie de l'accumulation urbaine, éditions Karthala, 1989.
Jean-Pierre Raison est professeur émérite de l'université de Paris X-Nanterre. Il a notamment publié Les Hautes Terres de Madagascar et leurs confins occidentaux, éditions Karthala-ORSTOM, 1984.
Les deux auteurs ont dirigé, avec Jean-Yves Marchal, Les Afriques au sud du Sahara, tome VI Géographie universelle, Belin-Reclus, 1994.
Cartographie: Anne-Marie Barthélemy.
L'encadrement par le haut des complexes politico-économiques en question. Les populations : répartition et dynamiques démographiques. Crise et mutation des agricultures. Villes et citadins : quelle Afrique urbaine ? Crise des encadrements, encadrements de crise. Recomposition d'espaces : une géographie de l'incertitude. Les intégrations au-dedans et au-dehors : régionalisation et mondialisation.
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Les hautes terres de madagascar et leurs confins occidentaux - enracinement et mobilite des societes
Jean-pierre Raison
- Karthala
- 3 Mai 2000
- 9782865371075
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Dans les années 80, Jean-Pierre Raison a connu une longue période de chômage. En 2015, il revient sur ce passé douloureux à travers un témoignage stupéfiant. Mais, au lieu de nous faire revivre son vécu sous la forme d'un récit autobiographique, il nous propose - après l'avoir remanié - le texte qu'il a écrit « sur le vif », en 1984-1985, au moment le plus pénible de sa traversée du désert. Un texte mêlant acidité et tendresse pour exprimer la colère et la souffrance. Eh oui ! Lorsque le chômage s'éternise, le désarroi et le découragement sont tels que pour résister, garder la tête haute, ne pas sombrer, l'on est tenté de jouer avec le mal qui nous dévore, à donner libre cours à nos pulsions obscures, à s'autoriser toutes les audaces.
Pour échapper au néant dans lequel il s'enlisait, Jean-Pierre Raison s'est raccroché à cette littérature flamboyante où les mots vibrent et les émotions éclatent. Ainsi a-t-il puisé dans ses tripes Quand j'étais chômeur, un ouvrage « dérangeant, hors du commun, super-original, impubliable certes, mais plus que prometteur », selon le grand éditeur Pierre Belfond (en 1985). Un texte qui était censé contribuer à sa rédemption et à son salut. Sauf que, malgré ou à cause de l'écriture, l'ex-cadre d'entreprise n'a jamais retrouvé le statut qui était le sien avant que ne survienne ce satané licenciement pour motif économique. Non content de se transformer en galère, cet accident professionnel aura ruiné sa carrière et bouleversé son existence. Triste consolation ou bonheur total, il lui aura aussi permis d'aller au bout de son destin, soit d'accomplir une oeuvre littéraire.
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Elle se prénomme Jeanne-Isabelle, et elle est au coeur de ce roman. Tout commence par la découverte, dans la maisonnette de son père, d'une malle renfermant deux manuscrits inédits plutôt troublants. Deux textes très différents, tant par le contenu que par le style, mais entre lesquels existent des liens étroits. Deux récits qui excitent d'autant plus la curiosité de Jeanne-Isabelle que l'un d'eux s'inspire de sa propre vie. Mais le plus étonnant n'est pas là, car ce roman énigmatique nous réserve bien d'autres surprises et de multiples rebondissements.
Quand le bonheur se fait chagrin est une comédie de moeurs qui fait la part belle aux sentiments, et où de fringants jumeaux occupent une place majeure. Un roman aux allures de polar, mené tambour battant, qui ne lésine pas sur les émotions. Un texte écrit dans une langue tantôt moderne, tantôt classique, tour à tour poétique et jubilatoire. Qui plus est, ce livre, subtilement construit, laisse entrevoir les dessous de l'intrigue et les ressorts de la création littéraire.
Il s'ensuit une histoire passionnante avec un suspense qui ne se dément jamais. On y croise des êtres attachants et des individus déplaisants, des amours échevelées et des destins contrariés. C'est captivant jusqu'à ce funeste dénouement pas vraiment dramatique pour tout le monde.
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LE TRAIN de 19 h 05 quittait lentement la capitale sous la protection de hauts immeubles aux fenêtres lumineuses. Plongée dans la pénombre d'un morne automne, la voiture n° 17 respirait la tristesse.Dans moins de quatre heures, je serais chez moi, parmi les miens, dans ma Vendée natale. Je faisais le voyage chaque mois. Le plus souvent seul. D'ordinaire, je m'intéressais peu aux passagers, pas même à la personne assise à mes côtés. Le journal Le Monde me tenait compagniejusqu'à Angers. Un livre de poche prenait le relais. Il m'arrivait de reluquer des femmes qui me plaisaient, plutôt des brunes puisque je suis blond. La réciproque devait être vraie. Je pensais parfois à la rencontre fatale, celle qui chamboule toute une vie. Jusqu'à aujourd'hui, rien de sensationnel ne s'était produit. Cinq minutes après le départ, venue d'une autre voiture, une jeune femme prit place à ma gauche. Immédiatement, j'eus envie de lui adresser la parole. Elle fumait une gitane sans filtre.Début de la nouvelle intitulée " Coup de foudre ".
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L'ultime récital d'un écrivain maudit
Edmond De La Vergnaie
- Editions du Net
- 17 Avril 2019
- 9782312065977
Qui, mieux que Jean-Pierre Raison, peut nous parler de son maître en écriture, Edmond de La Vergnaie ? Ne fut-il pas son premier disciple, et son plus fidèle ami ? Il voyait en cet homme son père spirituel. Edmond et lui partageaient une même idée de la France. De cette France « d'avant » aujourd'hui décédée, si l'on en croit l'avis d'obsèques diffusé sur Internet, le 2 novembre 2008 : « Nous avons la douleur de vous faire part de la disparition de la France. Elle était originaire de la Gaule. Elle allait avoir 1-500 ans [...] ».
Cette attristante nouvelle est le point de départ symbolique de l'ouvrage d'Edmond de La Vergnaie, intitulé L'ultime récital d'un écrivain maudit. Qui aurait pu croire que la France allait mourir ? Elle était aimée, respectée, généreuse, elle avait tout pour elle. Hélas ! au fil du temps, « notre cher pays » a beaucoup décliné. Edmond de La Vergnaie ne peut pas l'admettre. Il est trop entier pour se résigner et se taire. Alors, il s'insurge verbalement. Pour s'apaiser, sinon, pour se venger, il nous propose un texte drolatique et cinglant, émouvant et féroce, que certains jugeront démentiel. Mais, quel baroud d'honneur ! Et surtout, quelle verve !
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L'Afrique subsaharienne ; une géographie du changement (3e édition)
Alain Dubresson
- Armand Colin
- U Geographie
- 7 Septembre 2011
- 9782200272760
Au début des années 1980, l'Afrique subsaharienne était considérée comme sinistrée par les institutions et les bailleurs de fonds internationaux. Avec le retour de la croissance dans la décennie 2000, le nouveau positionnement stratégique, dont l'arrivée de puissants acteurs asiatiques (Chine et Inde) est une composante, et l'ouverture aux technologies de la communication, un vent d'optimisme souffle. Le continent noir fait aujourd'hui figure de nouvelle frontière, de continent des possibles en dépit d'incertitudes persistantes.
La question posée dans cet ouvrage est celle de la bifurcation : vingt années de crises enchevêtrées suivies d'une décennie de croissance économique soutenue ont-elles transformé l'Afrique subsaharienne au point de la sortir du « sentier de dépendance » antérieur ?
L'accent est mis sur les structures politico-économiques et l'osmose de long cours entre accumulation rentière et nature des pouvoirs d'État, dont les incidences sont considérables sur les organisations sociales et spatiales africaines. Celles-ci procèdent aussi du foisonnement de multiples encadrements, en particulier religieux, stimulés par la mise en contact direct du global et du local. Rebond économique et bouillonnements sociaux sont inscrits dans une tendance démographique lourde : la population devrait atteindre 1,2 milliard d'habitants en 2025, sans doute 1,8 en 2050. La densification consécutive du peuplement est accompagnée de mutations rurales, discrètes mais réelles, et d'une spectaculaire transformation urbaine. De ces changements sont issues des peurs et des interrogations environnementales ainsi que des recompositions spatiales à toutes échelles. De plus en plus différenciée et plurielle, l'Afrique subsaharienne est en mouvement, mais demeure ambiguë.
Alain DUBRESSON est professeur à l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense.
Sophie MOREAU est maître de conférences à l'université Paris Est-Marne-la-Vallée.
Jean-Pierre RAISON est professeur émérite à l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense.
Jean-Fabien STECK est maître de conférences à l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense.