Depuis sa création en 2011 le festival Circulation(s) est dédié à la jeune photographie européenne, avec pour ambition d'en faire émerger les talents, de fédérer un réseau d'acteurs européens et de faire découvrir au public une génération d'artistes à la conquête de nouveaux territoires photographiques. D'avril à juin 2019 le festival présente, au Centquatre à Paris, une exposition d'envergure qui réunit 45 photographes, sous la direction artistique de François Cheval et Audrey Hoareau (The Red Eye).
Catalogue du festival (bilingue français/anglais), ce livre est un véritable outil qui s'adresse à la fois aux amateurs de photographie et aux professionnels. Le travail de chaque artiste est présenté sur deux pages avec une sélection d'images, une biographie et une analyse de sa production.
À travers ses photographies, Claude Batho (1935-1981) s'est attachée aux objets les plus simples qui constituaient son quotidien, aux paysages familiers, à son proche entourage. La simplicité apparente des représentations cède la place à la sensibilité, à une beauté silencieuse. Cette simplicité se fait poésie et triomphe de la banalité. Geste de femme, la photographie de Claude Batho se lit comme un journal intime dont les sujets ne seraient pas les moments extraordinaires de l'existence, mais bien les instants insignifiants et finalement immuables.
Deux ans après une rétrospective remarquée à la Maison Européenne de la Photographie, Patrick Tosani propose au Pavillon Populaire de Montpellier du 27 juin au 26 octobre 2014, une autre facette de son oeuvre.
« Des objets et des corps, sous l'effet de recouvrements ou de projections lumineuses, changent d'état. De ces objets étrangement enveloppés émanent une force et une énergie inquiétante et, paradoxalement, jubilatoire.
Les critères habituels du regard et de la compréhension ne résistent pas aux flux colorés et aux couleurs criardes. Quand la raison vacille et les sens s'affolent, la photographie se pose déroutante. Le spectateur s'intègre alors dans un parcours où l'énigme et le jeu se lient au plaisir des sensations ».
Patrick Tosani, né en 1954, est un artiste français, photographe et plasticien. Il enseigne à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
« En substituant l'absence à la preuve directe, Kourtney Roy souligne les impossibilités d'un discours d'évidence sur ces vies « minuscules » qui n'attirent jamais l'attention. En Colombie Britannique (Canada), depuis 1969, c'est-à-dire pendant plus de 50 ans, les meurtres vont s'étaler dans le temps. Des dizaines de femmes et de filles vont disparaître, quelques unes seront retrouvées mortes, dispersées le long de ce que l'on appelle désormais « l'autoroute des larmes ». Disparitions et crimes en majeure partie non élucidés. Ainsi ce transport ne sera en rien la description pittoresque du Grand Nord. Roy nous met à l'épreuve de percevoir, depuis des lieux vides en eux-mêmes et sans vie apparente, une humanité sacrifiée et reléguée. Face au déni d'une société, le rôle que Kourtney Roy accorde à la photographie est de s'attacher, malgré tout, à partager une douleur et à faire ressentir une tension qui ne peut trouver d'exutoire que dans le drame.
Avec ce titre, emprunté aux paroles de l'hymne national algérien, Bruno Boudjelal éclaire une histoire qui est autant la sienne que celle de l'Algérie contemporaine. Sans doute faut-il aussi entendre à travers ce « clos comme on ferme un livre » un lent processus de questionnement intime pour l'artiste qui achève ici la réappropriation de son histoire personnelle pour se confronter au présent d'un pays complexe.
Il est désormais possible de voyager en Algérie et Bruno Boudjelal saisit cette liberté nouvelle pour explorer le pays de ses origines d'est en ouest, dans un road movie saisissant qui croise tout aussi bien le fantôme de Frantz Fanon que des jeunes immigrés clandestins en route pour l'Europe.
Un récit photographique dont la chromie singulière renvoie aux incertitudes d'un peuple.
Ce livre s'intéresse à un épisode de la vie privée de Steiner, sa rencontre avec sa future épouse, Lily, et leur histoire amoureuse et familiale qui s'est poursuivie jusqu'à sa mort. Les photos du livre, inédites car issues des albums soigneusement conservés par la fille du photographe, montrent que l'artiste traite un sujet profondément intime avec la même exigence esthétique que le reste de son oeuvre. François Cheval met en perspective le travail d'André Steiner tandis que l'écrivain Arnaud Cathrine s'attache à restituer la passionnante histoire de ce photographe hors du commun dont l'oeuvre est aujourd'hui conservée dans les musées et les collections du monde entier.
« Mai 68, ce sont bien sûr les événements qui vont enflammer la France, mais c'est aussi la naissance d'un photographe important dont, à l'époque, les images ont été à peine vues et publiées.
Le 4 mai, Claude Dityvon est déjà dans la rue pour aller photographier son Mai 68.
Il photographie pour lui, il se fait son album personnel, il suit le mouvement, il improvise, il accompagne, ne cherche pas à être sur les moments chauds et médiatiques, « il accumule les images des entre-deux, les temps significatifs mais peu spectaculaires. Il veut donner à voir ce qui est entre les choses ». Il ne travaille pour aucun support, et, loin d'un Caron qui produira des images précises et iconiques, Claude Raimond-Dityvon, lui, proposera une « antiphotographie de presse ». Comme il le disait : « Je me permettais toutes les audaces, flou, bougé, gros plan. Je photographiais en toute liberté, sans aucune contrainte. » Il affirme un ton, une manière de voir et crée « une écriture visuelle ».
Depuis une vingtaine d'années, les musées développent des projets hors les murs pour élargir leur public. Le projet « Monumentalbum » de l'artiste catalan Joan Fontcuberta, accompagné par le musée Nicéphore-Niépce, s'inscrit dans cette démarche. À Chalon-sur-Saône, il a invité les habitants d'un quartier à participer à une grande collecte de photographies. Quelque 12 000 ont été numérisées et assemblées pour constituer de grandes photomosaïques affichées dans le quartier. Comme le pixel d'une image numérique, chaque photo constitue une petite partie d'une grande image. Ce livre analyse cette expérience participative à travers un texte de Joan Fontcuberta. François Cheval et Caroline Lossent analysent ces nouvelles approches muséales à travers le récit d'expériences menées au musée Niépce.
Avant d'être le plus grand chef-opérateur de la Nouvelle Vague, Raoul Coutard a appris la photographie au sein de l'armée française durant la guerre d'Indochine. En marge des reportages imposés sur les opérations militaires, il accompagne des ethnologues dans leurs expéditions au coeur de régions reculées. Avec des pellicules couleurs - fait rare pour l'époque - il rend compte de la diversité ethnique du Cambodge, du Laos, de Thaïlande ou du Viêtnam. Entre une exploration à la Joseph Conrad et des scènes dignes d'Apocalypse Now, ses images préfigurent avec force son travail pour le cinéma et composent un récit exceptionnel qui n'avait jamais été montré. Cent photographies en couleurs ont été redécouvertes par le musée Nicéphore Niépce. Elles sont accompagnées par des commentaires de Raoul Coutard, qui donnent à entendre sa voix singulière et permettent de comprendre les motivations de celui qui, en pleine tourmente, aspirait à montrer le quotidien de peuples oubliés.
Mac Adams travaille sur la notion de « photographie narrative » depuis 1968 et il est considéré par les historiens de l'art comme l'un des fondateurs du Narrative Art, qui introduit la notion de fiction dans la photo. Il réalise de véritables mises en scène en trois dimensions qui rassemblent des acteurs et un décor s'apparentant souvent à celui d'un fait-divers criminel. Le livre est composé d'un texte de Mac Adams expliquant sa démarche, d'une analyse d'Alexandre Quoi sur la place qu'occupe Mac Adams dans la photographie contemporaine et d'une réflexion de François Cheval sur le vide narratif et l'élaboration mentale de la perception des images.
La série « Waterfront » d'André Mérian se concentre sur les zones portuaires du bassin méditerranéen. Sept ports de grande envergure sont représentés : Marseille, Valence, Alexandrie, Gênes, Izmir, Beyrouth, Tanger. En se confrontant à la comparaison entre ces villes du bord de la Méditerranée, il est fascinant de constater qu'elles se sont toutes développées de la même manière. Leur évolution est similaire en particulier sur le plan de la ré-urbanisation à la périphérie les ports, ce qui transforme ces villes jumelles en nouveaux territoires.
Catalogue officiel de l'exposition La vie en Kodak : colorama de la firme Kodak de 1950 à 1970 au Pavillon Populaire de Montpellier du 25 mars au 15 mai 2015.
Mathieu Pernot, né en 1970, vit et travaille à Paris et à Barcelone. Que ce soit par son propre travail de prise de vue, ou par l'appropriation d'images préfabriquées, de documents d'archive, voire d'un style emprunté à la photographie appliquée, il interroge le pourvoir coercitif du médium photographique. En abordant des questions comme l'exclusion, l'enfermement, ou l'urbanisme, sa démarche s'inscrit pleinement dans une photographie politique.
"L'état des lieux" est le septième ouvrage de la collection de monographies de photographie contemporaine coéditée avec la Société Française de Photographie. Il présente un ensemble de 7 séries qui retrace son travail depuis ses portraits d'enfants tsiganes (1995) aux images d'implosions d'immeubles de banlieue (2004).