1942.
l'éditeur maximilien vox prépare un ouvrage de prestige sur l'excellence française. pour illustrer la perfection scientifique, il veut présenter les chercheurs les plus en vue de l'époque, les physiciens irène et frédéric joliot-curie, lauréats du prix nobel en 1935. il fait alors appel à un jeune photographe, robert doisneau, pour immortaliser les appareillages sur lesquels les scientifiques travaillent dans leurs laboratoires.
les clichés montrent les impressionnants instruments témoins des débuts de la " big science ". aujourd'hui, ces laboratoires sont en cours de démantèlement et les instruments sont souvent détruits et dispersés, à de rares exceptions. dans le cadre de sa mission pour la préservation du patrimoine scientifique contemporain, le musée des arts et métiers a réuni, de manière exceptionnelle, les prémices d'une science nouvelle et des clichés inconnus de doisneau.
ce catalogue propose un regard croisé inédit entre l'objectif de robert doisneau et un univers proche de la science-fiction.
«Il est des jours où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur ; on est léger, léger ; les flics arrêtent les voitures pour vous laisser passer. On se sent si riche qu'il vous vient l'envie de partager avec les autres une trop grande jubilation. C'est dimanche comme le chantait le plombier zingueur de Prévert. Le souvenir de ces moments est ce que je possède de plus précieux. Peut-être à cause de leur rareté. Un centième de seconde par ci, un centième de seconde par là mis bout à bout, cela ne fait jamais qu'une, deux, trois secondes chipées à l'éternité.»Robert Doisneau
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
Vingt-cinq lettres pleines d'esprit, écrites dans les années 1960, par un Doisneau dont elles fixent l'image au quotidien, côté vie et côté métier, restituant la voix si singulière d'un homme de talent qui jamais ne perdit sa fantaisie. À lire ces pages savoureuses que Robert Doisneau (1912-1994) adresse à Maurice Baquet (1911-2005), célèbre violoncelliste et acteur français, à voir les réjouissantes photos qu'il fit de lui, on comprend que ces deux-là s'étaient juré de ne pas se prendre au sérieux, et qu'ils tinrent parole. Ce livre est donc une histoire d'amitié en même temps qu'un hommage. Pour saluer l'artiste. Les artistes.
J'écoute Brassens. Quand c'est lui qui chante. Personne ne devrait s'autoriser à le chanter. Sa voix ne s'est pas encore effacée, que je sache. Et si cela arrive, on le lira et on le lira encore.
On aime réellement Brassens. Mais Georges est oublié. Il était en chair et en os. Il était tellement beau, incroyablement beau. Reste sa voix, il ne faut pas la couvrir.
Je repense avec émotion à ces moments où, entre les deux copains, j'avais une place unique et privilégiée. Il était si rassurant, Georges, que je me sentais là à l'abri des difficultés. Auprès de cet homme pour moi énigmatique, la vie devenait simple.
Agathe Fallet, née Michelle Dubois le 3 novembre 1939, vécut vingt-cinq ans auprès de René Fallet, qu'elle avait épousé, et ainsi très près de Georges Brassens.
«Il est des jours où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur ; on est léger, léger ; les flics arrêtent les voitures pour vous laisser passer. On se sent si riche qu'il vous vient l'envie de partager avec les autres une trop grande jubilation. C'est dimanche comme le chantait le plombier zingueur de Prévert. Le souvenir de ces moments est ce que je possède de plus précieux. Peut-être à cause de leur rareté. Un centième de seconde par ci, un centième de seconde par là mis bout à bout, cela ne fait jamais qu'une, deux, trois secondes chipées à l'éternité.» Robert Doisneau
«Dites-moi quelle autre profession m'aurait permis d'entrer dans la cage aux lions du zoo de Vincennes et dans l'atelier de Picasso...»
Robert Doisneau's enchanting black-and-white photographs immortalize the magic of Paris, with its combination of dreamy nostalgia and teeming modernity. Profoundly fascinated by his city, the photographer possessed an uncanny ability to capture poetry in ordinary moments-from the jubilation of the Liberation in 1944, to a gaggle of schoolchildren crossing the street, or the famous kiss in front of the Hôtel de Ville-and it was this eye for humor and poignancy that infused his work with enduring popular appeal. The 560 photographs in this definitive volume-curated by his daughters Annette Doisneau and Francine Deroudille-are enhanced by witty and revealing quotations from the photographer's personal notebooks.
"Quand j'ai sauté en marche dans la photographie, elle était en bois. Aujourd'hui, la voici devenue quasiment électronique. Je reste le nez à la portière avec la même curiosité que le premier jour".
Celui qui a vu défiler le XXe siècle devant son objectif jamais ne se prenait au sérieux, et c'est lui tout entier, sa verve, sa drôlerie, sa tendresse, qu'on retrouve dans ces textes, fruit d'un échange épistolaire de cinq années avec Jean-Luc Mercié, l'éditeur original du livre (chez Belfond, en 1989).
Ici, souvenirs, anecdotes, portraits s'ordonnent comme autant de prolongements poétiques des images de Doisneau. Et si on voit défiler Cendrars, Braque, Brancusi, Léautaud, Picasso, Léger ou Cavanna, on retourne aussi au temps où le photographe, qui travaillait avec du magnésium en poudre, était reçu à la cuisine avec un verre de rouge...
En 1984-1985, Robert Doisneau (1912-1994) participe à l'aventure mythique de la Mission photographique de la Datar. En utilisant une chambre au format 6 x 7 et en travaillant pour la première fois en couleur, le photographe bouleverse ses habitudes pour arpenter une nouvelle fois la banlieue parisienne, son territoire d'élection. Restées jusqu'alors inédites, ces images surprennent par le regard plasticien, teinté d'ironie et de désenchantement, que le photographe porte sur les débordements urbains des années 1980.
Nous sommes à l'été 1954 lorsque Robert Doisneau immortalise ce site incontournable de la Vallée de la Dordogne.Cette exposition à la scénographie originale a été imaginée pour mettre en lumière les clichés du photographe et préserver la naturalité du Gouffre de Padirac que l'on découvre intemporel, 130 ans après sa première exploration.
«En résumé, mon emploi à Vogue pouvait se diviser en trois volets. D'abord la vie à Paris, sorte de trombinoscope de ceux dont les noms devaient absolument alimenter les conversations : artistes, écrivains, créateurs de toutes sortes. Ensuite les photographies de mannequins dans les décors de la ville ou sur les redoutables fond blanc du studio. Enfin, le troisième volet, les mondanités, est celui qui m'a laissé les souvenirs les plus durables.»Robert Doisneau.
Entre les années 1950 et les années 1960, Robert Doisneau a photographié ce qui paraît impossible à photographier : les sentiments, le désir de bonheur, l'exultation de former une famille unie. Les petits chenapans aux doigts pleins d'encre, nous les voyons, cette fois, chez papa et maman, entre frères et soeurs, dans leurs efforts attendrissants pour mettre le couvert tout en rêvant au terrain vague. Tout commence par un mariage au rythme de la danse du tapis. On est joyeux, mais pudique. On sait qu'une vie ordinaire promet à des jeunes mariés de grands instants de vie. Le bonheur, c'est d'avoir des enfants. Les landaus sont plus nombreux que les automobiles. La télévision n'existe pour ainsi dire pas et, le soir, plusieurs générations - crise du logement oblige - se retrouvent pour dîner autour de la table. La vie de famille est belle. Daniel Pennac puise ici son humour aux mêmes souvenirs. L'écrivain n'a pas oublié que le buffet Henri II était « le personnage le plus important de la famille ». Le landau « était à la poussette pliable ce que le char à boeufs fut à la voiture de sport ». Pennac apporte au livre le ton inimitable des dialogues qui valent aujourd'hui la célébrité aux personnages de ses romans. Doisneau-Pennac, une rencontre qui est un grand moment de joie et une note de sagesse.
De la fin des années 1930 aux années 1960, la France traverse l'âge d'or des filets à crevettes prêts pour l'action dès la gare Montparnasse, des valises sur la tête, des bouées autour du cou ou des skis que l'on garde avec soi dans sa couchette de train. Il s'agit de s'évader, de partir à la campagne, de découvrir la mer, de monter à bicyclette ou d'essayer un canoë. Et Doisneau réussit sur ce sujet la grande prouesse d'un « album de famille » dans lequel chacun peut se reconnaître et retrouver ses propres souvenirs. Daniel Pennac a fait le tour de ses amis et de leurs histoires de vacances, en commençant par les propres vacances de Robert Doisneau et de sa petite famille, parce que « Les histoires de vacances sont, comme les photos de Doisneau, des instantanés de l'âme ». Il y a ajouté une bonne dose de son propre imaginaire et sa plume inimitable de romancier. Où l'humour et la tendresse rassemblent deux hommes sensibles à la saveur d'un certain milieu social : celui des banlieusards et de leurs enfants.
En juin 1958, en provence, robert doisneau accompagne des bergers sur les chemins de transhumance, entre lorgue et les hauteurs de valberg.
Au mois d'octobre, il les rejoint pour vivre avec eux la descente des troupeaux.
Ce voyage, robert doisneau l'a raconté dans un carnet aujourd'hui retrouvé, que nous publions intégralement dans l'album que voici.
Le carnet inédit de robert doisneau est précédé de quelques libres propos sur son amour de la provence, né d'une admiration ancienne pour les livres de giono.
Oú l'on verra que, dans les usines de billancourt, le doisneau des villes se rêvait volontiers en doisneau des champs !.
Le coffret Saltimbanques propose deux livres pour présenter un travail majoritairement inédit de Robert Doisneau. Tournez manèges ! présente l'univers onirique de la fête foraine des deux côtés de stands et immortalise les manèges aux chevaux de bois, les stands de tir à la pipe, le cirque à puces, les montagnes de muscles des banquistes... Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? fait la part belle aux grands noms de l'univers circasien, comme Pinder et Fanni, mais également à ses artistes, qu'ils soient gymnastes, trapézistes, clowns ou acrobates.
Les superbes images de ce coffret couvrent toutes les émotions du spectacle ambulant avec ses clowns tristes, ses visages effrayés a? la sortie du train fantôme ou encore ses rires d'enfants. L'occasion pour Doisneau de porter son regard empreint d'humanité sur le quotidien de ces saltimbanques. Jean-Paul Favand, ami de Robert Doisneau et directeur du musée des Arts forains (Paris), signe les introductions de chaque tome.
Jacques prévert et robert doisneau : des amis - ils le disent tous les deux.
Cet album est l'histoire de leurs balades, de leur amitié, de leur complicité. " c'est prévert qui m'a appris le château tremblant et le pont de crimée ", se souvient doisneau.
En lisant prévert, on voit surgir les photographies de doisneau : rue de buci, les halles, le canal saint-martin. en regardant doisneau, on entend les poèmes de prévert : " les enfants qui s'aiment ", " et la fête continue ", " les feuilles mortes ".
Leurs promenades les emmènent dans les quartiers les plus populaires - ceux qui parlent -, les photos qui en résultent semblent toutes inspirées par l'amour des choses qui vont ensemble : les accordéonistes et les danseurs, les tatoueurs et les tatoués, gréco et saint-germain-des-prés, les amoureux et les quais de la seine.
Le gag tendre et ironique à la prévert, rehaussé par des légendes écrites par doisneau, est présent un peu partout : c'est ce chien qui vit sur deux pattes avant et deux roues arrière, ou ces trois cages vides sur un étal de marché avec cette pancarte " j'achète tous les oiseaux ".
L'apparition de la tête de prévert qui ressemble à un graffiti dessiné par un gamin sur un mur de paris, c'est le miracle d'une pincée de poudre de perlimpinpin lancée sur la réalité.
Le poète et le photographe, c'est jacques prévert qui l'écrit, ont la complicité du gibier et du braconnier. ici, le poète se laisse tirer le portrait sans méfiance par doisneau, car quelque chose lui dit qu'il est en pays de connaissance, qu'il est face à un compagnon du voyage, à un compatriote de la vie.