L'écrivain-jardinier Marco Martella, auteur du «Jardin perdu» et de «Jardins en temps de guerre», ouvre de nouveaux espaces, fragiles et accueillants, empreints de "la poésie des fleurs". Narcisses, campanules, «zagare» (fleurs de citronniers), églantines ou berces du Caucase, les fleurs ici cueillies exhalent le souvenir nostalgique de l'enfance, d'une rencontre, d'un éblouissement, comme autant de concentrés de vie.
Un petit guide complet et illustré à glisser dans sa poche pour apprendre à reconnaitre les plantes des bords de chemin !
Dans ce petit livre magnifiquement illustré et entièrement écrit à la main, Marine Cressy présente les plantes les plus communes avec un dessin et une anecdote. Elle aborde avec humour et légèreté ses débuts en tant que grande admiratrice de plantes, son expérience à l'École des Paysagistes et ses nombreuses connaissances sur la flore commune. Organisé par saison et par couleur, ce petit manuel est l'outil idéal pour apprendre à identifier et nommer les plantes incontournables et remarquables qui nous entourent.
Riche en détails botaniques et en anecdotes historiques, il plaira aussi bien aux jardiniers amateurs qu'aux promeneurs du dimanche !
POESIS réunit dans une anthologie-manifeste revue et augmentée plus de cent cinquante auteurs qui rappellent la nécessité d'« habiter poétiquement le monde ». Cette expression, empruntée à un célèbre vers du poète allemand Hölderlin, n'a jamais cessé depuis deux cents ans d'être citée ou commentée par des écrivains, des poètes et des philosophes de tous les pays.
Les textes sont regroupés en cinq périodes : Le monde romantique avec Hölderlin, Novalis, Keats, Shelley, Hugo, Sand. Le monde post-romantique avec Emerson, Thoreau, Whitman, Nerval, Baudelaire, Rimbaud, Dickinson. Le monde moderne avec Mallarmé, Apollinaire, Tagore, Pessoa, Lorca, Rilke, Char, Camus, Saint-Exupéry. Le monde du renouveau avec Breton, Borges, Saint-John Perse, Arendt, Pasolini. Le monde contemporain avec Neruda, Bonnefoy, Jaccottet, Le Clézio, Handke, White, Cheng, Bobin, Tesson. et des personnalités issues d'autres disciplines, tels le sociologue Edgar Morin et l'agriculteur biologiste Pierre Rabhi.
Gyô est un petit garçon malicieux qui vit dans un temple shinto au Japon. Un matin, il casse un précieux vase et s'enfuit dans la forêt pour échapper aux remontrances de son père. Il tombe sur Baba-san, le grand esprit Kami (divinité vénérée dans la religion shinto). Celle-ci s'inquiète car l'hiver ne veut pas s'en aller ! Elle propose une mission à notre jeune héros afin de réparer sa bêtise : il doit récupérer son éventail volé par un kitsune (renard) maléfique qui empêche ainsi le printemps de revenir.
Gyô va affronter ses peurs, faire preuve d'ingéniosité et de courage pour réussir vaillamment sa mission. Grâce à l'intervention d'une grue, il parvient à récupérer l'éventail magique. Le printemps revient : les saisons sont sauvées. A la fin de l'ouvrage, l'enfant pourra poursuivre l'histoire en réalisant un éventail. Découpage, collage, coloriage...
Francis Hallé et Rozenn Torquebiau souhaitent transmettre leur passion pour les plantes aux plus jeunes à travers ce livre illustré par Francis Hallé lui-même. Comment les plantes naissent, se nourrissent, grandissent, dorment, se protègent, perçoivent le monde (et même ce qui nous échappe), comment elles émettent ou reçoivent des messages, comment elles collaborent avec les espèces animales : c'est tout l'univers du végétal qui s'offre au lecteur. Un livre qui passionnera aussi les plus grands !
La présente anthologie propose d'explorer sous toutes ses facettes le renouveau du haiku dans le Japon d'aujourd'hui. Depuis la fracture d'Hiroshima, le haiku se nourrit du désordre des paysages urbains, exploite des gisements inattendus, ausculte l'accélération de l'histoire tout en gardant vivaces la saisissante simplicité et l'exigence d'expression absolue qui le fondent. Renaissant littéralement de ses cendres après le cataclysme, il trouve un nouveau souffle, cherchant un juste contrepoint au kaléidoscope du siècle. En effet, et ce n'est pas là le moindre de ses paradoxes, la forme poétique la plus courte du monde, née sous l'égide de Bashô il y a quelque trois cents ans, semble résonner au mieux avec la sensibilité contemporaine, laquelle privilégie, on le sait, une esthétique de l'instantané. Les 456 poèmes rassemblés dans cette anthologie témoignent d'un exceptionnel foisonnement. Invitation à tous les voyages, irruption de voix singulières qui tentent une fusion passionnante entre l'extrême modernité et le plus ancien passé. Dispositif d'émerveillement, tremplin de méditation, expérience de vérité, le haiku est plus proche que jamais de la fameuse injonction rimbaldienne : « fixer des vertiges ».
Comment par le leurre de l'écriture lever le voile qui couvre le monde et le temps ? Philippe Jaccottet se veut un promeneur attentif, disponible, capable d'émerveillement aussi bien que d'effroi, et qui transmet son approche lucide, sombre ou éblouie, de la lumière en chacune de ses métamoprhoses. Il ne témoigne pas du spectacle de la nature, mais de la nature du mystère. Il participe plus qu'il n'assiste aux éblouissements fugaces qui sont autant de révélations simples sous un ciel déserté par les dieux. Il est celui qui approche au plus près du point où la vision et la vie paraissent aptes à se fondre. Comme s'il accédait, par grâce singulière et fragmentée, à une sorte d'entre-monde où la pensée est action, le sentiment intelligence, la beauté oxygène et poésie la trame secrète des jours.
L'oeuvre de Philippe Jaccottet fait escorte, parfois sombrement, quelques fois sereinement, à la part incertaine et sublime qui, par éclairs, par effractions, apparaît, déchire, force ou découvre le passage. « Je pense quelquefois que si j'écris encore, c'est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d'une joie dont on serait tenté de croire qu'elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous. »
Le café lui sert de départ est le nom de la première nouvelle du recueil construit au fil des années et de ses déambulations urbaines par Nathalie Bontemps, arabisante et traductrice distinguée de la langue arabe ayant vécu plus de dix ans en Syrie. De Marseille à Damas, de Beyrouth à Paris, les nouvelles se succèdent comme autant de portraits de villes. L'écriture est intérieure et profonde, elle s'attache au ressenti des villes, à leur quotidien et à la rencontre intime de ses habitants. L'illustrateur Benoît Guillaume a pour usage de s'asseoir dans les rues urbaines et de croquer les scènes qui coulent sous ses yeux dans une mixture de pastels gras, de posca, de mine de plomb, de stylo bic et de peinture acrylique. Ses croquis pris sur le vif constituent un écho instantané aux réflexions profondes et construites de l'auteure. La traduction de ces nouvelles est due au grand poète contemporain syrien, Golan Haji, en connivence avec Nathalie Bontemps, dont il est le mari. En français comme en arabe, l'écriture est puissante et harmonieuse.
Depuis toujours, l'homme entretient une relation étroite avec le jardin.
Espace à la fois clos et ouvert sur le territoire qui l'entoure, le jardin lui offre la possibilité de faire un pas de côté, de tenter d'autres manières d'être au monde, loin des modèles politiques ou existentiels dominants.
Aujourd'hui, il se peut que le jardin soit là pour nous rappeler que c'est poétiquement, comme le dit Hölderlin, que nous habitions autrefois cette terre, ou pour nous sortir de la solitude dans laquelle la foi dans le progrès et la technologie nous ont enfermés. Retrouver à contre-courant le chemin du jardin, c'est, dès lors, retourner à nous-mêmes ou à cette marge d'humanité qui résiste en nous.
Au fil des pages, on se promène dans des jardins célèbres-Bomarzo et Ninfa en Italie ; Versailles et la Vallée-aux-Loups en France, Sissinghurst, en Angleterre-, mais aussi dans des enclos verdoyants plus intimistes et cachés. Par l'évocation de ces lieux et de poètes qui, comme Philippe Jaccottet, Chateaubriand, Hermann Hesse ou Vita Sackville-West, ont exploré la question du paysage et le rapport entre la poésie et la nature, cet ouvrage propose une réflexion sur la place que le jardin occupe dans la modernité ; Il nous éclaire sur les raisons qui poussent les hommes à cultiver des parcelles de terre destinées à devenir « des petits mondes, des mondes parfaits ».
La question d'Adorno « la poésie, après Auschwitz, est-elle encore possible ? » était également, bien que sur un autre mode, la question même de Paul Celan. Celle qui, aggravant la poésie, ne cessait de la rendre plus difficile. C'est parce qu'il portait en lui une telle question que Celan, en 1967, accepta de rencontrer Heidegger avec l'intention de lui demander - à lui, le penseur de la poésie mais aussi le penseur de cet âge du monde qui est le nôtre, de s'expliquer sur son attitude dans les premiers temps du national-socialisme et, surtout, de sortir du silence obstiné qu'il avait observé depuis la fin de la guerre sur Auschwitz : sur l'extermination, cet « évènement sans réponse » comme dit Blanchot. Heidegger ne dit pas un mot. Fit comme s'il ne comprenait pas. Sur le fond de cet épisode, emblématique, ce livre essaie de s'interroger sur la tâche aujourd'hui, et la destination de la poésie.
En 1937, dans L'Évidence poétique, Eluard écrivait : " Depuis plus de cent ans, les poètes sont descendus des sommets sur lesquels ils se croyaient. Ils sont allés dans les rues, ils ont insulté leurs maîtres, ils n'ont plus de dieux, ils osent embrasser la beauté et l'amour sur la bouche, ils ont appris les chants de révolte de la foule malheureuse et, sans se rebuter, essaient de lui apprendre les leurs. " Ainsi, dans cette anthologie de citations qui date de 1942, il affirme une nouvelle fois cette conception d'une poésie qui accueille aussi bien la parole involontaire, souvent populaire, fruit du hasard dans lequel le dire dépasse le " vouloir dire ", et la parole intentionnelle où affluent les images, les combinaisons nouvelles, les jeux de répétitions et échos sémantiques. Un dialogue est ainsi ouvert entre les tenants de ces deux paroles, abolissant toute conception bourgeoise de la poésie et confirmant l'optimisme éluardien en une fraternité à laquelle il aspire.
La particularité de ce recueil tient également en son dispositif de lecture : selon un ordre chronologique, en page de gauche (paire) s'affiche la poésie involontaire, en page de droite (impaire), la poésie intentionnelle. Voisinent de la sorte - et parmi d'autres - le facteur Cheval et Léon-Paul Fargue, Jacques Rigaut et Blaise Cendrars, la Religieuse portugaise et Salvador Dalí. À noter : les écrivains les plus prestigieux sont parfois classés parmi les poètes involontaires, tels Honoré de Balzac ou Dickens, qui rejoignent Dame Tartine et Nicolas Flamel. Une anthologie très personnelle donc, où humour et scandale font toujours bon ménage.
Entretien avec Reynald André Chalard.
« Écrire ! À quoi bon une oeuvre, disait Marcel Arland, si elle ne peut se confondre avec l'amour, et si le chant qu'elle ébauche, tandis que je vais sur ma fin, ne peut monter d'un coeur plus nu ? ».
Ces quelques mots illustrent admirablement le talent de Philippe Jaccottet, l'exigence, la rigueur et l'honnêteté de toute une vie consacrée à la poésie et à la traduction des plus grands.
Au cours de cet entretien entre un jeune homme et un poète, il nous est permis d'entrevoir les cheminements mêmes de l'expérience poétique, la fragile beauté du paysage, les choses et leurs secrets, l'apparente tranquillité des mots, l'inquiétude souveraine et la résistance du monde.